«LA CONFERENCE DE PARIS, UNE OCCASION A NE PAS MANQUER »

Contrairement aux autres pays africains, la Guinée-Équatoriale, ancienne colonie espagnole, n´a pas épousé le vent de la démocratisation qui a soufflé sur l´Afrique dans les années 90 après le Sommet de la Baule (France). Inspiré par le discours prononcé à la Baule par le Président français M. François MITTERRAND, le dictateur équato-guinéen, n´a instauré dans son pays qu´un simulacre de démocratie. Onze ans après, le pays reste soumis à un régime dictatorial dirigé d´une main de fer par le neveu de l´ancien dictateur Macias Nguema : le général Teodoro Obiang Nguema, qui ne tient pas compte des évolutions démocratiques de ses voisins que sont le Gabon, le Cameroun, Sao-tomé et Principé et le Nigeria.

Le népotisme, la corruption et la répression sont les traits qui caractérisent ce micro-État du Golfe de la Guinée. Pour la première fois dans l´histoire de ce pays, une conférence de réconciliation nationale rassembleRA à Paris, au mois d´avril prochain, les principaux acteurs politiques & institutionnels : opposants et exilés, ONG et représentants de la société civile ainsi que toutes les couches sociales équato-guinéennes et ce, pour jeter les bases d´un renouveau politique de la Guinée-Équatoriale, riche en ressources minières et hydrocarbures (or, diamant, mercure, titan, manganèse, pétrole Off-shore, phosphate. etc).

L´un des principaux animateurs de l´opposition équato-guinéenne en exil, M. Manuel RUBEN N´DONGO Coordonnateur du Conseil Exécutif des F.R.R.A.G.E (Forces Républicaines de Réflexion et d´Action en Guinée-Équatoriale), initiateur de cette action (sans doute soutenue par la France) s´en explique dans une interview accordée à la revue AFRO SUISSE « Regards Africains » à Genève.

RA (Regards Africains) : M. Manuel RUBEN N´DONGO, nous pensons que cette conférence arrive trop tard, pourquoi l´organisez-vous maintenant à Paris ?

MRN (Manuel RUBEN N´DONGO) : Non, il n´est jamais trop tard en politique !! Je crois que cette conférence arrive au bon moment. Car, il vient d´être constitué une cour pénale internationale qui auRA pour mission de juger les génocidaires du monde entier.

D´ailleurs, le discours prononcé par le Président de la République française M. Jacques Chirac lors de l´ouverture du Sommet « France-Afrique » qui s´est tenu les 19 et 21 février dernier à Paris était menaçant en direction des dictateurs africains présents : « il n´y auRA plus d´impunité pour tous ceux qui, de près ou de loin ont commis des actes de barbarie à l´encontre de leurs peuples. » Mais j´ai un petit regret, j´aurais préféré qu´une telle rencontre ait lieu, non pas à Paris, mais à Bata ou à Malabo, en Guinée-Équatoriale même. Car tout le peuple équato-guinéen se serait déplacé pour entendre la voix de ses filles et de ses fils réunis pour retracer le destin de ce pays meurtri par l´arbitraire et le tribalisme instaurés depuis un quart de siècle par le régime en place. D´ailleurs en 1990 au moment où le régime avait annoncé l´idée d´une possible « ouverture démocratique, » toute la classe politique de l´opposition avait réclamé à l´époque la tenue d´une « conférence nationale » sur la démocratisation. Mais, permettez-moi de souligner ici que vingt trois ans après la révolution de palais et l´exécution du Président Macias Nguema suite à un procès rédhibitoire, nous vivons toujours sous le règne d´une implacable dictature qui ne cesse d´appliquer des actes de tortures impitoyables en direction du peuple de Guinée-Équatoriale. Le verrouillage du système électoral effectué par M. Teodoro Obiang Nguema est tel qu´il dispose de toutes les cartes en mains pour truquer continuellement toutes élections organisées dans ce pays. D´ailleurs, tel a été le cas le 15 décembre 2002 où la prétendue présidentielle convoquée en catimini par le bourreau en place a été tout simplement détournée au profit du dictateur en chef de Malabo. C´est en raison de cette pure mystification que nous, F.R.R.A.G.E, avons décidé d´organiser cette grande concertation à Paris. Nous avons décidé de tenir ces assises à Paris pour inviter les Équato-Guinéens à une large réflexion sur la nécessité de promouvoir une réelle démocratie en Guinée-Équatoriale.

RA : Quels sont vos objectifs ?

MRN : Les objectifs de la conférence sont simples mais très importants :

Premièrement, inviter les différents composants du peuple équato-guinéen à s´asseoir autour d´une table. Sa classe politique, ses intellectuels ; les ONG, les associations caritatives. etc, doivent se concerter afin qu´ensemble nous puissions mettre en ouvre un « projet de société » nous permettant d´en finir une fois pour toutes avec la dictature pour bâtir dans la sérénité un État démocratique respectueux des Droits de l´Homme.

Bref, le premier objectif à atteindre est, à travers cette concertation, faire parler ensemble les différents représentants de la société civile, politique et militaire de notre pays. Cette large concertation ne peut se faire à Malabo, mais à l´étranger et Paris nous offre donc un cadre idéal.

Le deuxième objectif est la réflexion. Nous avons besoin de réfléchir ensemble car, grâce à la réflexion nous pouvons palabrer au sein d´une structure incluant la participation de tous les Équato-Guinéens et ce, quelle que soit leur appartenance politique, raciale ou ethnique pour édifier la fondation de la maison équato-guinéenne du IIIème millénaire. Que l´on soit Annobonais, Bubi, Bisio, Créoles, Ndowé, Fang ou Espagnols nés en Guinée-Équatoriale., nous avons besoin de tous les démocrates et de tout le monde.

La Guinée-Équatoriale n´appartient pas à une seule personne ou à un seul Clan. Tous les citoyens doivent être associés dans la définition des statuts politiques et socio-économiques de son avenir.

Le troisième objectif de cette Conférence est l´élaboration d´un Projet Commun. Nous devons avoir une vision d´avenir à court, moyen et long terme. Cette vision d´un avenir meilleur pour notre peuple doit être l´émanation d´une large concertation et d´une réflexion qui doivent nous pousser d´agir plus efficacement sur le terrain de la démocratie en vue de conduire la Guinée-Équatoriale vers la modernité. Une réelle démocratie est l´essence même du progrès économique et social.

Enfin, le quatrième objectif de la Conférence est l´élaboration d´une méthodologie de travail permettant de mettre en exécution le pluralisme politique pour mettre fin à l´amateurisme et aux gâchis des biens publics. Une réelle démocratie établie dans ce pays nous permettRA de réaliser divers projets sociaux-économiques pour assurer l´avenir de nos futures générations. Car la Guinée-Équatoriale a des enfants ! Certains sont nés en exil et d´autres à l´intérieur du pays, et à ces enfants là, il faut leur donner un destin, leur avenir ne doit pas être compromis par les perversités que constituent la barbarie, le népotisme et le tribalisme.

RA : Comment allez-vous procéder, par un coup d´État ?

MRN : Il y a des méthodes bien plus efficaces que la violence.

Il y a eu dans l´histoire de l´humanité, des grands hommes de paix qui ont mené de grands combats par des moyens pacifiques : Gandhi, Martin Luther King. et, plus proche de nous, Nelson Mandela sont ou furent des artisans de la paix. Plus précisément M. Nelson Mandela a mené tout son combat politique depuis une cellule ! Et il y est parvenu. Nous pouvons nous inspirer de son exemple. Nelson Mandela a conduit l´Afrique du Sud vers la voie de la démocratie, de la réconciliation nationale et de la fraternité. Je pense que nous aussi pouvons y arriver, avec volonté, détermination et organisation.

Ce n´est pas du tout une utopie !! Même si la dictature est en place et qu´elle possède des armes, de notre côté, nous n´avons pas d´armes, mais nous avons des idées, le soutien du peuple et de la communauté internationale.

RA : Cette communauté internationale a besoin de pétrole .

MRN : c´est une explication simpliste !! La Guinée-Équatoriale n´est pas le seul pays exportateur de pétrole. Il y a aussi le Koweït, l´Arabie Saoudite, l´Angola, le Gabon, le Nigeria. etc, et bien entendu, le Venezuela et l´Irak. Ces deux derniers pays sont de grands exportateurs de pétrole, mais leurs régimes sont placés sous pression aujourd´hui. Le Shah d´Iran lui aussi est parti, et pourtant il avait du pétrole. Mobutu, le « grand maréchal » zoulou de l´ex-Zaïre dont le pays est très riche en pierres précieuses et qui se croyait invincible est tombé comme un château de carte. Et pourtant, il fut longtemps soutenu par la France et les États-Unis d´Amérique. Je ne crois pas qu´Obiang pourRA se maintenir indéfiniment au pouvoir parce qu´il accorde des concessions pétrolières à des entreprises américaines ou françaises. L´Amérique et la France sont avant tout deux grandes puissances démocratiques mondiales. Il arriveRA bien un jour où ces puissances-là ne pourrons plus continuer à travailler avec un dictateur qui opprime son propre peuple. Pour ma part, je suis convaincu qu´en luttant pacifiquement avec détermination, volonté et ténacité, nous serons en mesure d´éradiquer rapidement la dictature. Avec un projet politique fort soutenu par la société civile et l´opposition équato-guinéenne, nous pourrons, dans le cadre de la concertation de Paris, jeter les bases qui permettent l´édification d´une société de progrès. L´avènement d´une démocratie pluraliste dans notre pays est une priorité absolue de mon projet politique. C´est ce que nous allons tenter de faire à Paris.

RA : Pourquoi organiser cette Conférence à Paris et non pas au Gabon ou en Espagne, ces deux pays accueillant la majorité des exilés équato-guinéens, soit les deux tiers de la population ?

MRN : Paris est un cadre idéal pour le règlement pacifique des conflits en Afrique. La France est une grande nation démocratique, avec une expérience africaine certaine de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles. Elle a ainsi contribué à l´évolution démocratique de notre continent. Nous pouvons citer l´exemple du discours de La Baule ou la récente déclaration récente du Président Jacques Chirac lors du dernier Sommet « France-Afrique. » Je crois qu´une Conférence sur la démocratisation du régime équato-guinéen en France ne peut avoir que des résultats positifs.

Il n´y a pas là d´arrières pensées !!

C´est donc pour nous une occasion historique à ne pas manquer d´autant plus que la France n´est pas l´ancienne puissance coloniale de la Guinée-Équatoriale. Elle est neutre et n´a pas d´intérêts partisans à défendre si ce n´est d´encourager l´avènement de la démocratie pluraliste dans ce pays ravagé depuis 34 ans par la dictature Nguemienne. De plus, la France ou les entreprises françaises n´ont jamais arrosé en pétrodollars, des opposants équato-guinéens. Si une telle concertation avait pu se dérouler en Espagne, ex-puissance coloniale frileuse aux injonctions de Malabo, je suis convaincu que l´administration diplomatique espagnole serait restée inerte face aux chantages du dictateur de Malabo pour aboutir finalement à la déstabilisation des projets politiques de la vraie opposition démocratique de Guinée-Équatoriale. Nul doute que les thuriféraires du régime de Malabo se seraient emparés de cette conférence pour crier au complot de Madrid venant fragiliser encore plus ce qui reste des maigres relations économiques et diplomatiques entre les deux pays dans la mesure où l´ancienne métropole tremble d´effroi devant les hommes forts du régime de Malabo. Donc pour nous, il n´était pas question de prendre ces risques inutiles pour réunir toute l´opposition dans un terrain miné par des querelles politiciennes et stupides. En revanche, le rôle de l´Espagne est très important pour la Guinée-Équatoriale en raison des liens historiques entre les deux nations sur le plan culturel et socio-économique. Je déplore l´absence d´une politique espagnole d´envergure clairement définie vis-à-vis des auteurs des crimes et massacres commis depuis un quart de siècle en Guinée-Équatoriale.

Enfin, concernant le Gabon, je puis vous dire que c´est la deuxième patrie de tous les Équato-Guinéens, notamment ceux qui ont eu l´expérience de l´exil.

Le Gabon, l´Espagne, le Cameroun, le Nigeria et Sao-tomé et Principé sont les pays qui accueillent les réfugiés qui fuient la terreur en Guinée-Équatoriale. Il ne faut surtout pas abuser de l´hospitalité de nos frères. C´est-à-dire, tous ceux qui, de près ou de loin, aident le peuple équato-guinéen en exil.

RA : Beaucoup d´Équato-Guinéens accusent pourtant la France de soutenir le régime d´Obiang Nguema

MRN : À ma connaissance, la France n´a jamais soutenu un régime quelconque en Afrique. La France agit avec la logique d´État. C´est-à-dire, soutenir les peuples. Ce sont des relations d´État à État !! Comme vous le savez, dans les règles de grandes ou petites nations démocratiques, l´État c´est le peuple, et non un régime puisque le peuple souverain est celui qui choisit librement ses dirigeants. Bien sûr que les aides publiques accordées à la Guinée-Équatoriale par la France sont dilapidées par la clique au pouvoir. Que peut faire la France ? Je n´en sais rien !! Elle ne peut pas se substituer au peuple équato-guinéen. Elle ne peut hélas pas faire la « révolution » en Guinée-Équatoriale à la place des Équato-Guinéens. C´est à eux, peuple de Guinée-Équatoriale de lutter comme bon leur semble pour faire triompher les valeurs de la démocratie afin de transformer les mécanismes de la dictature en démocratie pluraliste pour bâtir un État de droit. Sur ce plan précis, la Guinée-Équatoriale peut compter sur l´appui des démocrates français car, la France en tant que patrie des Droits de l´Homme a toujours apporté tout son appui aux peuples qui évoluent vers la démocratie. Grâce à cette notion de Liberté-Égalité-Fraternité qui est le principe même des fondements de la République Française, les exilés équato-guinéens auront la possibilité de goûter ce vent de liberté qui souffle sur la France depuis des siècles lors de cette concertation de Paris. Les Équato-Guinéens doivent revêtir le costume de la démocratie pour bâtir une société pluraliste dans leur pays, une société qui seRA débarrassée de son tyran.

RA : Vous prétendez réunir à Paris les différents leaders équato-guinéens habitués à travailler chacun dans son coin et pour son compte. Vous semblez ignorer que l´opposition équato-guinéenne est profondément divisée ?

MRN : (sourire. !) L´union de l´opposition est l´un des objectif de la conférence de Paris. Mais, attention, je préconise l´union dans la diversité et la concertation. Car je déteste le monopole de la parole et du pouvoir. Il ne faut pas créer en Guinée-Équatoriale un Præsidium à la Soviétique comme ce fut le cas au temps des Khrouchtchev, Staline, Brejnev et autres barbares du XXème siècle de même acabit. Leur seule doctrine reposait sur le monopole de la parole, de la liberté et des richesses : tout pour l´apparatchik et rien au peuple. Je suis partisan d´une démocratie la plus large possible. Celle qui donne la parole à tous les citoyens et leur permet de travailler, gagner librement leur vie ; vivre décemment sans avoir la peur au ventre en se réveillant chaque matin. Je veux une démocratie dont les dirigeants au pouvoir n´incarcèrent, ne tuent et n´assassinent point ses opposants. Je veux une démocratie qui ouvre pour éradiquer le spectre de la misère en Guinée-Équatoriale.

Pour moi l´antagonisme n´existe pas dès-lors que l´objectif commun est de faire disparaître le système de dictature. La Conférence de Paris vise à favoriser l´éclosion du paysage politique équato-guinéen. Celui-ci est riche et plein de promesses pour notre avenir. En Guinée-Équatoriale, nous avons des dirigeants dont le courage n´est plus à démontrer et des partis dignes de ce nom : MM. Severo Moto et son Partido del Progreso ; Felipe Ondo Obiang du FDR, Daniel M. Oyono de RENAGE qui compte aussi avec des personnalités comme Weja Chicampo du MAIB. Sans omettre MM. Aquilino Ona Nguema et Antonio SIBACHA BUEICHECU de l´UDDS, Placido Mico de CPDS, Luis Ondo Ayang de l´ANRD. etc. A ces noms célèbres dont la liste n´est pas exhaustive, il convient de citer aussi quelques personnalités de la société civile, (Eloy Elo Nvé, Julio Ndong Ela Mangue, Teobaldo NICHAZO MATOMBA, Eugenio PORDOMINGO PEREZ, Celestino Okenvé... etc.), associations, ONG & partis politiques qui, depuis l´instauration de l´arbitraire en Guinée-Équatoriale sont privés de parole dans leur terre natale qu´est la Guinée-Équatoriale. C´est le cas de : l´APGE de Miguel Esono Eman, ASOPGE, UNRP, PFD, PL, MULIFUGE, CNPGE, PNEGE, UDENA, UDI, MONALIGE, UCD, UPGE (Union Popular.de Guinea Ecuatorial) de M. Andrés Moisés Mba Ada... etc.

Je crois que nous devons plutôt nous en réjouir de disposer d´un éventail d´une telle richesse et diversité dans notre paysage politique. Rassembler tout ce monde à Paris est une entreprise louable. Beaucoup d´autres partis et mouvements que je n´ai pas cités seront aussi présents. La Conférence de Paris est une bonne occasion historique de nous rencontrer et de dialoguer dans un esprit de fraternité. Nous aurons aussi des délégations en provenance de Guinée-Équatoriale même. Pour le moment, je préfère garder leur anonymat en raison des menaces de représailles qui pourraient peser sur eux. S´agissant du parti au pouvoir à Malabo, le PDGE, nous n´avons pas l´intention d´exclure qui que ce soit. Mais seulement, les conditions dans lesquelles ce parti soutient inlassablement le despotisme en place, exclu de facto leur participation à ce Forum car, ce seRA un lieu où des débats démocratiques auront cours. Et il ne serait pas juste d´avoir à nos côtés un parti politique qui soutient et encourage la tyrannie, les tortures et les assassinats politiques. En revanche, il est fort probable, que dans l´avenir, nous soyons amenés à associer ce parti dégangrené, au paysage politique du pays et ce, après l´éradication de la dictature. Car ma conception de la démocratie est que le pluralisme s´opère dans le cadre légal et que sa construction se fasse sans exclusion. J´invite donc tous les démocrates à se rendre à Paris pour construire l´avenir de notre pays. Son destin dépend de notre capacité d´agir dans le bon sens et ce, avec tous les filles et fils de la Guinée-Équatoriale.

Pour y parvenir rapidement, nous devons privilégier trois axes :

Concertations - Réflexions - Actions !!

RA : Quelles garanties auront les participants de la Conférence de Paris de voir partir Obiang du pouvoir ?

MRN : Je ne donne de garantie à personne et je ne promets rien !!!

Mais, au fait, la réunion de Paris n´a pas pour but d´organiser un coup d´État. C´est une concertation qui revêt un caractère démocratique. Ceux qui croient qu´à Paris il seRA décidé le renversement du régime de Malabo se trompent lourdement. Paris n´est pas la capitale faiseuse de coups d´États en Afrique. Vous savez, en politique, il n´y a pas d´effets mécaniques ou automatiques. Je puis vous assurer que si pendant la Conférence de Paris l´opposition affiche une unité d´action, je dis bien unité d´action dans un cadre légal et démocratique..., et si également le peuple équato-guinéen, à travers ses représentants, exprime sa détermination d´en finir avec la dictature pour implanter la vraie démocratie, je suis persuadé que le changement s´opéreRA par la voie pacifique et ce, avec le soutien de la communauté internationale.

Nous devons apporter la preuve au monde entier qu´il est possible de gagner la bataille d´une cause commune sans aucune effusion de sang. Je m´emploierai à ce que cet objectif puisse être atteint.

Ce qui est sûr et certain, c´est que la Conférence de Paris est une étape capitale vers l´instauration d´une réelle démocratie en Guinée-Équatoriale. C´est aussi une agréable occasion pour bâtir la réconciliation nationale entre tous les fils de ce peuple martyr. Ce seRA enfin le prélude qui sonneRA le glas devant mettre fin à plus de 30 ans de règne absurde, d´arbitraire et de concussion.



Propos recueillis par Joaquín MBOMIO BACHENG.




Fuente: « Regards Africains »

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