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CHAUD, CHAUD, L’ÉQUATEUR ! LES MANOEUVRES DIPLOMATIQUES POUR S´EMPARER DE LA SUCCESSION DU DICTATEUR DE MALABO AGITENT L´ETAT MAJOR POLITIQUE DU PALAIS DE LA MONCLOA... ET A PARIS, C´EST UN SILENCE NAVRANT... publicado por: Paul-André BOZZINI el 29/09/2003 10:13:55 CET
____________________________________ « La Bataille de Rocroi » version 2003 est bel et bien engagée sous les tropiques. Qui l’emportera ? ____________________________________
Paul-André BOZZINI Pr. en Sciences & Études des Civilisations Africaines
Depuis quelque temps, la Guinée-Équatoriale fait trembler d’effroi les curateurs du PPGE (Partido del Progreso de Guinea Ecuatorial de M. Severo MOTO NSA) du palais de la Moncloa. L’origine des inquiétudes espagnoles : la succession ouverte de M. Teodoro Obiang Nguema, atteint d’une grave maladie et encombrant dictateur dont personne ne veut plus en Occident en raison des actes de génocide et de crimes contre l’humanité qu’il a commis en Guinée-Équatoriale durant les 30 dernières années.
Ces empressements espagnols à vouloir à tout prix aujourd’hui s’impliquer davantage dans la politique interne de la Guinée-Équatoriale sont surprenants pour plusieurs raisons historiques. Si bien qu’ex-puissance coloniale, l’Espagne n’a jamais vraiment joué « carte blanche » sur la vie politique de son ancien protectorat.
Un bref retour en arrière nous permettra de comprendre les turpitudes d’une diplomatie espagnole à géométrie variable. Lors de l’accession à l’indépendance de son ex-colonie de « l’Afrique noire » le 12 octobre 1968, l’Espagne n’a pas contribué d’une manière qualitative à l’enracinement des idées salvatrices indispensables à une société démocratique naissante. Et lorsqu’il fut question de la première élection présidentielle de septembre 1968, la puissance coloniale espagnole joua les trouble-fêtes : C’est avec de maigres ressources couplées d’une volonté politique inefficace qu’elle soutint les candidats modérés. MM. Bonifacio Ondo Edú, Pastor Toraho Sikara, Saturnino Ibongo, Armando Balboa, Enrique Gori Molubela, Fernando Salomé Jones... ou encore Edmundo Bosio Dioko leader insulaire représentant de l’ethnie Bubi n’ont eu droit qu’à un traitement insignifiant.
Par contre, aussi incongru que cela puisse paraître, en terre espagnole amphitryon de la réunion, les progressistes occupaient le terrain pendant la conférence préparatoire de Madrid prélude à l’indépendance de la Guinée-Équatoriale.
A l’instar aujourd’hui de Severo MOTO pur produit de la Moncloa, M. Atanasio Ndongo Miyone de MONALIGE, agitateur progressiste était à l’honneur : choyé et financé aussi bien par l’administration coloniale que par le lobby agricole présent à Santa Isabel et à Bata. Car la puissance coloniale espagnole occupant le territoire africain de la Guinée-équatoriale considérait Ndongo Miyone comme étant « le seul homme politique intellectuellement compétent du pays capable de gérer au mieux le nouvel État naissant. » A ce choix inattendu, un autre personnage parfaitement inconnu du peuple équato-guinéen créa la surprise : M. Francisco Macias Nguema. Employé subalterne au sein de l’administration coloniale espagnole, mystérieux jusqu’alors puisqu’il n’a jamais été en exil pour lutter contre le colonialisme espagnol de l’époque, en vue de l’indépendance du pays
A Madrid pendant les discussions, Macias Nguema, soutenu dans l’ombre par une bonne partie des hommes d’affaires (exploitants agricoles) bien implantés dans la partie continentale de Rio-Muni, a réussi un pari presque inimaginable : créer une faction dissidente appelée « Secretariado-Conjunto » afin de rassembler autour de lui, non seulement le MONALIGE de M. Ndongo Miyone et l’IPGE de M. Andrés Moisés Mba Ada, mais aussi, diverses autres personnalités équato-guinéennes en lutte contre le colonialisme espagnol. C’est cette coalition de circonstance de dernière heure qui remporta quelques mois plus tard, les premières élections présidentielles du 29 septembre 1968 de la Guinée-Équatoriale naissante.
Au travers des diverses études réalisées par les experts et analystes politiques européens sur les sociétés africaines post-coloniales, il a été démontré, que le rôle ambiguë joué par l’Espagne dans les premiers mois de l’Indépendance, a fait basculé la Guinée-équatoriale dans les affres de la dictature.
En effet, l’élection de Macias Nguema, leader nationaliste aux discours incendiaires, n’était pas du goût de tout le monde.
Au sein de l’administration de Franco, deux tendances (Fraga et Carrero Blanco) s’affrontèrent : les uns (une minorité) voulaient que l’on laisse une chance au nouveau Président élu, les autres (majoritaire), voulaient en découdre immédiatement.
Car, leurs intérêts étaient en danger. Ainsi, les milieux d’affaires espagnols bien installés dans l’ancienne colonie s’agitèrent et craignirent déjà de tout perdre en Guinée-Équatoriale indépendante. Contre toute attente, ils décidèrent de fomenter un coup d’État pour renverser le tout nouveau Président élu démocratiquement.
En 1969, tous les ex-colons étaient encore présents en Guinée-Équatoriale et la Garde Civile espagnole, armée jusqu’aux dents, veillait sur eux. En fait, un État dans l’État. L’ex-gouverneur militaire colonial représentant officiel de l’État espagnol dans l’ancienne colonie Don Víctor Suances Díaz del Río fit le va-et-vient entre Santa Isabel (nouvelle capitale de la République de Guinée-Équatoriale indépendante) et Madrid. Au menu des discussions dans la péninsule ibérique : préparation d’un coup d’État devant renverser le nationaliste et explosif Président Macias. Mais pour le remplacer par qui ?
Surprise de taille : pour cette aventure qui deviendra plus tard rocambolesque, l’Espagne avait déjà une idée ! Elle ne choisit aucun leader modéré (Ondo Edú, Balboa, Gori Molubela ou Bosio-Dioko par exemple) parmi les élites qui pullulent au sein de la population équato-guinéenne, mais sa préférence pencha plutôt sur le très progressiste Ndongo Miyone, fraîchement sorti d’Alger dans les ateliers marxistes de Ben Bella et de Houari Boumediene.
Devenu le Ministre des Affaires Étrangères de la première République dictatoriale de Nguema I, Ndongo Miyone devient l’homme idéal des espagnols pour abattre l’agitateur Président. Pour planifier la chute de Macias Nguema, le bouillonnant Ndongo Miyone se rendit donc à Madrid pour régler les derniers détails du coup de force. L’État-major politique et militaire espagnol donna sa caution pour renverser Macias Nguema. La garde civile présente à Santa Isabel fut mise à contribution pour cette opération.
Les choses aillèrent plus vite, membre du gouvernement, M. Ndongo Miyone entra donc en action et démarra les opérations visant la chute du tout nouveau dictateur de la nouvelle République.
Pour des raisons que nul ne saura jamais, Madrid fit marche arrière dans ce projet. Le Ministre putschiste se retrouva seul en pleine action, lâché par une Espagne machiavélique.
Ignorant le contre ordre de Madrid puisque « la guardia Civil » ne participa pas « à la chose » comme programmé, Ndongo Miyone, jeté en pâture dans la gueule des loups tropicaux par cette même Espagne qui l’avait sollicité pour la circonstance, échoua à la dernière minute et fut attrapé, ligoté, torturé et livré à la vindicte des forces qui soutenaient le dictateur. Quelques jours plus tard, il succomba à ses graves blessures.
La question que beaucoup d’observateurs internationaux se sont posés à l’époque était de savoir pourquoi l’Espagne avait lâché M. Atanasio Ndongo Miyone à la dernière minute ?
L’Évêché de Santa Isabel présidé par un Nonce d’origine espagnole […] ne fût pas très tendre avec Madrid sur sa néfaste politique dans son ancienne colonie nouvellement indépendante. En effet en mai 1969, soit deux mois après le coup d’État avorté de M. Ndongo Miyone, dans un rapport interne rédigé par l’Évêché, celui-ci ne mâchait pas ses mots : il accusait Madrid d’avoir livré le peuple de Guinée-Équatoriale « dans la gueule du loup. » En ne soutenant pas à la dernière minute M. Atanasio Ndongo Miyone dans sa tentative de coup d’État contre Macias Nguema, Madrid espérait certainement obtenir « les bonnes grâces » du tout nouveau Président équato-guinéen.
Pari risqué ! Peine perdue. Car, Macias Nguema l’homme politique de circonstance, était à la fois cynique et rusé. Pour avoir travaillé aux côtés des administrateurs colons durant la période coloniale, il connaissait tout de leurs manœuvres & manipulations comme nous le montreront plus tard ses rapports avec Madrid : non seulement il a minoré leur geste « de non-participation au coup d’État avorté » mais aussi, a également décidé d’expulser, manu-militari, tous les « blancs » ou ex-colons.
Autres inconséquences espagnoles en Guinée-Équatoriale, entre décembre 1968 et février 1969, soit 4 mois à peine après la décolonisation, M. Bonifacio Ondo Edú, ex-Président du Conseil du Gouvernement Autonome de Guinée-Équatoriale (1964-1968), homme politique modéré et pro-espagnol disait-on, incarcéré injustement par le Président Francisco Macias Nguema pour avoir voulu tout simplement quitter volontairement son pays, fut assassiné froidement dans la sinistre prison de Black-Beach par l’actuel despote, sous l’œil complice de la Garde Civile espagnole muette, pourtant très présente à l’époque à Santa Isabel (actuel Malabo) et qui aurait eu tous les moyens d’empêcher cette exécution arbitraire.
Petit à petit, la Guinée-Équatoriale a sombré dans le chaos politique et dans le désordre social. Des têtes se mirent à tomber par centaines de milliers, des morts se dénombrèrent chaque jour par dizaines.
M. Macias Nguema Président nouvellement élu, inaugura ainsi la dictature et initia les massacres. A l’ombre du dictateur, se cachait l’architecte de la sale besogne : le très conseiller personnel du bourreau, en la personne de l’Espagnol M. Trevijano, célèbre avocat communiste madrilène qui, par le tout nouveau coryphée tropical interposé, offrit l’enfer aux « macaques équatoriaux » puisque l’Espagne franquiste et celle du monarque de la dynastie des Bourbons n’ont jamais eu le moindre remords face aux victimes équato-guinéennes de la dictature des Nguema.
L’Espagne dont Travijano est originaire se tût. Devant l’ampleur des victimes de la première dictature des Nguema, l’ex-puissance coloniale a toujours brillé par son silence coupable. C’est ainsi que Macias Nguema et les siens ont eu les mains libres pour poursuivre le génocide de leur peuple. Triste constat.
Les onze années (1968-1979) qu’ont duré le régime dictatorial de Macias Nguema a été pour l’Espagne un affront, non pas parce qu’elle se souciait du malheureux sort réservé à cette petite nation victime de l’oppression, mais à cause de la privation de tous leurs intérêts imposé par le dictateur au pouvoir.
De nombreux réfugiés équato-guinéens qui fuyaient la barbarie de leur pays ont choisi comme lieu de prédilection, l’Espagne ancienne puissance coloniale. Quoi de plus normal !
Pour beaucoup d’entre eux, ils n’eurent qu’une seule idée en tête : bénéficier des faveurs de Madrid en vue d’en découdre, une fois pour toutes, avec la dictature. En vain ! Car, pour l’énième fois, l’Espagne a encore joué les trouble-fêtes : elle choisit un autre membre du clan pour succéder au dictateur Macias Nguema.
Nous sommes en 1979 ! Depuis Yaoundé (Cameroun), la Chancellerie espagnole prépare la chute du dictateur. Des contacts sont établis avec les proches collaborateurs de Macias Nguema qui coule des jours heureux dans son village à Nsang-Ayong après avoir abandonné depuis de nombreuses années, la Capitale de la République aux mains de MM. Bonifacio Nguema Esono, Vice-Président de la République et Teodoro Obiang Nguema commandant en chef des Forces Armées de Guinée-équatoriale.
Cette fois-ci, l’Espagne tient bon !! Elle va enfin venir à bout du règne de celui qui l’a humiliée depuis des années. Mais le choix espagnol du successeur de Macias est presque douteux.
Si bien qu’étant en bonne position dans la hiérarchie militaire pour renverser l’oncle dictateur, M. Obiang Nguema est loin d’être un modèle pour la Guinée-Équatoriale. En effet, c’est l’homme des sale besognes & des basses œuvres du règne sanglant de son oncle à qui l’Espagne va à nouveau confier les destinées de la Guinée-Équatoriale. C’est avec l’appui logistique et le soutien diplomatique de Madrid que la junte militaire composée de jeunes officiers mettra fin au règne de Macias Nguema le 03 août 1979.
Pour couronner l’événement et le succès de la diplomatie espagnole dans son ancien protectorat de l’Afrique Centrale, le monarque espagnol Juan Carlos effectuera une visite officielle à Malabo quelques mois seulement après la chute de Macias Nguema.
Une fois la sarabande tropicale des hommes en kaki installés au pouvoir, la lune de miel Madrid-Malabo ne dura pas longtemps car, l’opposition et le peuple de Guinée-Équatoriale dénonçaient déjà le nouveau despote de Malabo.
Son passé et son implication directe dans le massacre d’innocents, ses méthodes arbitraires, son goût pour l’argent facile en faisant de la Guinée-Équatoriale d’après Macias Nguema, la plaque tournante internationale des trafics de stupéfiants… etc., font craindre le pire à venir.
L’Espagne s’angoisse : le rôle macabre joué par le neveu durant les 11 années de plombs de l’oncle, plonge la classe politique ibérique dans la schizophrénie.
Au pays de Don Quichotte, le peuple s’interroge sur le choix que vient de faire leur gouvernement en Guinée-Équatoriale. La mayonnaise monte ! Obiang Nguema claque la porte de Madrid et prend un virage à 180° pour atterrir bien plat dans la francophonie, sur la zone d’influence française. La pilule est amère à avaler. Madrid jure de venger cet affront. Une aubaine pour l’opposition qui a choisit d’installer son QG en Espagne.
Pendant ce temps, à Malabo, Obiang Nguema fait le ménage. Ceux qui l’ont aidé à prendre le pouvoir sont, soit éloignés du pays et nommés comme Ambassadeurs, soit éliminés physiquement. De plus, il décida de constituer une alliance de circonstance entre Malabo et le Paris socialiste de Mitterrand. Son fils « papa m’a dit » jouera « le bon samaritain » pour conforter le régime du nouveau messie de Guinée-Équatoriale.
Madrid qui ne digère pas du tout l’échec de sa politique en Guinée-Équatoriale tente d’organiser l’opposition face au régime de l’homme fort de Malabo. Parmi les nouveaux venus : M. Severo Moto Nsa qui vient de fonder le PPGE (Parti du Progrès de Guinée-Équatoriale) attire la sympathie des milieux d’affaire et des hommes politiques à Gauche comme à Droite dont M. Aznar.
Malgré son passé d’ancien collaborateur de l’actuel despote, malgré également son passé d’ex-chef de la « juventud hormiga » qui sema la terreur durant le règne sanglant de Macias Nguema, l’Espagne de la politique et du monde des affaires en Guinée-Équatoriale ouvra ses tiroirs-caisse à l’homme du PPGE et mena une campagne de promotion politique.
Villas & résidences privées furent offertes à titre gracieux au leader du PPGE, Moto Nsa vit aux frais de l’État & des contribuables espagnols.
Peu importe ! La Guinée-Équatoriale est riche. Très riche. Madrid ne regrette pas les faveurs qu’elle offre à ses leaders équato-guinéens préférés, « elle trouvera son compte le jour où leur vassal accédera au pouvoir. »
L’ère de l’or noir de la Guinée-Équatoriale vint précipiter et attiser les appétits espagnols. Pour passer à la vitesse supérieure, Madrid décida de renverser le dictateur. Finances & recrutement de mercenaires sont mis à la disposition de Moto Nsa. La Moncloa et un groupe d’hommes d’affaires hispaniques nostalgiques de la Guinée-équatoriale préparèrent la suite des événements. Nous sommes entre janvier et juin 1997.
Un Bateau avec à son bord Moto Nsa et son staff, chargé d’armes et un équipage de commandos quitte furtivement les côtes espagnoles pour faire route vers la Guinée-Équatoriale via l’Angola.
A Madrid, dans plusieurs quartiers où résident de nombreux réfugiés équato-guinéens, des bruits courent sur le fameux bateau qui fait route vers la Guinée-Équatoriale. Car l’entourage de M. Moto Nsa a trop bavardé. Mis au courant, les services secrets espagnols alertent la Moncloa. Craignant que la nouvelle atteigne les oreilles du dictateur de Malabo, les officiels de la Moncloa prennent les devants et alertent Obiang Nguema. Le projet de Severo Moto Nsa de devenir Président de Guinée-Équatoriale grâce au coup de force des « chiens de guerre » espagnols engagés échouera dans les faubourgs de l’Angola.
Rapatrié d’urgence à Madrid, Moto Nsa, très en colère contre ses soutiens politiques publics espagnols racontera tout dans la presse ibérique. Le gouvernement espagnol nia son implication dans cette histoire rocambolesque. Déjà mal en point avec Malabo, Madrid, pour gagner « un peu » les faveurs de l’homme fort de Guinée-Équatoriale, décida d’interdire toute activité politique au leader du PPGE sur le territoire espagnol.
Isolé, marginalisé et coupé de toute subvention depuis son retour en Espagne en juin 1997, M. Moto Nsa est envoyé aux oubliettes de l’histoire par ceux-là même qui l’avaient longtemps soutenu. Replié sur lui-même dans ses malheurs ibériques, il n’était pas rare de croiser M. Moto Nsa dans les couloirs du métro madrilène chaussures trouées et complètement démoralisé. Il en voulait à ses amis espagnols qui l’avait lâché. Bref, aujourd’hui c’est de l’histoire ancienne.
Une reviviscence surprise! _______________________ Ceux qui ont rencontré Severo Moto Nsa en Espagne après ses mésaventures angolaises de 1997 qui lui ont valu d’être accusé de « haute trahison et tentative d’assassinat du chef de l’État » et condamné à plus de cent ans de prison par contumace se poseront la question de savoir aujourd’hui les raisons espagnoles de sa reviviscence politique.
Une brève analyse du paysage politique sous-régional & équato-guinéen m’a permis de comprendre l’empressement de Madrid à trouver « l’homme providentiel » pour sauvegarder ses intérêts économiques et culturels sur son ancienne colonie.
Depuis quelque temps, trois tendances (les dits « Pro-Espagne » s’activent… et les autres dits « Pro-France » sont à la traîne) s’affrontent déjà sur l’échiquier politique de la Guinée-Équatoriale pour revendiquer la succession du dictateur de Malabo.
La première, « hispanophile » est animée par l’homme préféré de la Moncloa, en la personne de Moto Nsa leader du PPGE qui, grâce aux immenses subsides qu’il reçoit désormais aussi bien de la part des hommes d’Affaires espagnols nostalgiques de la Guinée-Équatoriale que de la part d’officiels du palais du gouvernement ibérique, vient de lancer, par une campagne de promotion à grande échelle, la formation en exil d’un pseudo gouvernement.
La seconde tendance, « nationaliste » et socialiste est présidée par M. Placido Mico Abogo Secrétaire Général du CPDS (Convergencia para la Democracia Social) dont le parti a été « légalisé » par le régime.
Depuis l’intérieur du pays, il tente de galvaniser, tant soit peu, ses troupes contre la dictature. Un bémol à cette tendance nationaliste : le CPDS est le pur produit issu des laboratoires du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) et déjà divisé en deux factions. La première est celle de M. Mico Abogo Cofondateur, et la deuxième est animée par M. Celestino Bacalé, candidat malheureux aux dernières « élections présidentielles. » D’ailleurs M. Bacalé du CPDS était financé par ses alliés espagnols lors de la dernière mascarade d’élection présidentielle.
Son QG basé à Madrid était animé par M. Adolfo MARUGAN, un ressortissant espagnol membre actif du PSOE. De plus, son association ASODEGUE est le porte-voix du CPDS en Espagne et s’occupe en même temps de récolter des fonds pour renflouer les caisses du « parti frère » de Guinée-Equatoriale.
Enfin, la troisième tendance est la « branche libérale francophile » animée par le politologue et écrivain franco-africain Manuel RUBEN N’DONGO, ancien opposant (1979-1990) au régime de Malabo et fondateur en exil des F.R.R.A.G.E (Forces Républicaines de Réflexion et d’Action – Guinée-Équatoriale) et qui, actuellement préside une « Grande Confédération des Partis et Mouvements d’opposition équato-guinéens » dénommée : C.R.A.M.O.E.G.
Rappelons-le, pour des raisons propres à ses visions de la vie politique, M. RUBEN N’DONGO avait décidé, en 1990 d’abandonner momentanément la lutte politique et s’était consacré à diverses études et recherches dans le domaine de sciences politiques et économiques.
Ses travaux lui ont valu de publier deux ouvrages, l’un sur l’Afrique subsaharienne, et l’autre, sur l’Immigration en Europe.
Si bien qu’originaire de la Guinée-Équatoriale, ex-colonie espagnole, RUBEN N’DONGO n’a pas ses entrées politiques à la Moncloa et ne fréquente guère les milieux d’affaires espagnols avides des ressources pétrolières équato-guinéennes et prêts à renflouer les caisses des partis politiques opposés au régime de Malabo.
Selon les sources diplomatiques interrogées anonymement, Madrid et ses représentants officiels ou officieux considèrent que RUBEN N’DONGO qu’ils ne connaissent pas constitue un obstacle pour la préservation des intérêts économiques hispaniques en Guinée-Équatoriale. Les mauvaises langues espagnoles vont jusqu’à le qualifier comme l’homme faisant partie du fameux « réseau France-Afrique. »
En réalité les décideurs de la politique espagnole dans leur ex-colonie africaine en veulent beaucoup à Manuel RUBEN N’DONGO d’avoir tout simplement choisit la France comme pays de son exil et d’être intègre dans ses actions politiques. Car, à l’instar des autres leaders politiques (Moto Nsa et les autres…) qui, en exil vivent sous le parapluie des avantages pécuniaires ibériques, RUBEN N’DONGO n’a jamais eu de compromission ni en Espagne, ni en France, ni ailleurs avec une quelconque entreprise ou administration pour financer ses activités politiques.
Pourtant, le retour en force de M. RUBEN N’DONGO dans la vie politique en décembre 2001 qui a surpris plus d’un, a bouleversé la distribution des cartes au sein de l’opposition dans le paysage politique équato-guinéen.
A commencer d’abord par l’opposition elle-même, ensuite par l’Espagne et pour finir, le régime de Malabo. Les uns comme les autres avaient cru avoir déjà proscrit définitivement M. RUBEN N’DONGO de la vie politique du pays. Peine perdue !
Mais l’Espagne qui, depuis 1997 a interdit à Moto Nsa leader du PPGE toute activité politique sur son sol s’inquiète de la percée fulgurante de RUBEN N’DONGO qui, en quelques mois, a réussi à rassembler avec lui, non seulement divers partis politiques de l’opposition (F.D.R, F.R.R.A.G.E, P.P.D, La JUNTA COORDINADORA de CSDP, U.D.R.F.P… etc.) mais également, l’Église catholique et Évangélique de Guinée-Équatoriale. Un soutien de poids pour cet homme qui attire la sympathie de la majorité d’Équato-guinéens.
A Malabo, des diplomates occidentaux ou étrangers en poste dans la capitale équato-guinéenne ne sont pas en reste, ils apprécient tout particulièrement les discours pacifistes et de rassemblement qui sont au menu des réflexions politiques de Manuel RUBEN N’DONGO.
D’ailleurs, un certain nombre de notables de Mongomo proches du régime ont aussi succombé à la tentation de l’appel au rassemblement et à la réconciliation lancé depuis Paris par ce jeune leader politique.
En janvier 2003, dès l’annonce par M. RUBEN N’DONGO de la tenue à Paris (France) d’un Colloque-Symposium International sur « les Fondements Démocratiques, Juridiques et Institutionnels de la République de Guinée-Équatoriale » l’Espagne, qui n’a plus personne (excepté Placido Mico ?) fiable dans l’opposition susceptible de défendre ses intérêts dans son ancienne colonie est prise de court par celui qu’elle considère comme étant le défenseur de la « branche francophile » en Guinée-Équatoriale.
Les officiels de la Moncloa se réunirent d’urgence en vase clos. A l’ordre du jour : les perspectives politiques de la Guinée-Équatoriale. Du coup, une seule question est posée : que faire pour rivaliser et contrecarrer l’avance prise par la « branche francophile » dans l’opposition équato-guinéenne ?
Pas d’état d’âme ! Il faut repositionner le vieux leader du PPGE ami de longue date. Et voilà ressurgir l’homme de la Moncloa.
Et dès l’annonce en juillet dernier de la création à Paris du C.R.A.M.O.E.G, aussitôt, Madrid poussa Moto Nsa à se lancer dans la bataille politique et médiatique.
Pour se faire connaître à nouveau, Moto Nsa, bourré des billets de banque que lui octroient ses soutiens madrilènes tente désespérément de rentrer en contacts avec les gens du FDR, de l’UDDS, de RENAGE et des autres partis pour contrecarrer la bienveillance des projets politiques démocratiques proposés depuis Paris par Manuel RUBEN N’DONGO.
Peine perdue, car ceux qui travaillent déjà avec le CRAMOEG repoussent sèchement les « offres de bonnes grâces » du leader du PPGE et ne se laisseront pas acheté à coups de billets de banque.
Moto Nsa ne fait plus recette ! C’est avec deux petits partis (PL et APGE) sans militants, sans assise au niveau national et sans aucune envergure politique internationale qu’il annoncera finalement le 30 août dernier, la formation de son pseudo « gouvernement en exil » constitué à 100% par une oligarchie tribale de gens qui l’entourent.
Ce qui est sûr et certain, c’est qu’en Guinée-Équatoriale, la succession du dictateur est bien ouverte. Dans cette optique, l’Espagne ne lésine pas sur les moyens pour atteindre ses objectifs. Même si ceux ci s’avèrent comme anti-démocratiques pour imposer, comme par le passé, un homme politique totalement impopulaire qui n’a pas les faveurs du peuple équato-guinéen.
A cette bataille d’intérêts purement partisans, l’Espagne, par le biais de ses hommes politiques équato-guinéens interposés, affronte la France qu’elle accuse d’impérialisme sur l’Afrique.
Assistera-t-on au même dénouement en Guinée-Équatoriale que lors de la fameuse bataille de Rocroi ?
Pr. Paul-André BOZZINI _____________________
Fuente: Pr. P.A. BOZZINI
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