MALABO, 16 fév (AFP) - 13h52 - Une centaine de militaires en poste à Bata, deuxième ville de Guinée-Équatoriale située sur sa partie continentale, ont été mutés récemment sur l´île de Bioko où se trouve Malabo et dans l´intérieur du pays, indiqué une source militaire lundi à l´AFP.
La plupart des militaires concernés, membres de différents corps, étaient en poste dans cette partie du pays depuis plus de dix ans et avait servi sous les ordres du général Agustin Ndong Ona, demi-frère du président Teodoro Obiang Nguema, qui était tombé en disgrâce et avait tenté de se suicider à Bata, début décembre, selon cette source.
Ancien inspecteur général des Forces armées à Bata et conseiller présidentiel pour les questions de défense et de sécurité, il s´était jeté avec sa voiture dans la mer après une ”forte discussion” avec Teodoro Nguema Obiang, son neveu et fils aîné du président Obiang.
Arrêté puis hospitalisé à Malabo, avant d´y être incarcéré puis assigné à résidence, il avait été évacué pour des raisons médicales vers l´Espagne début janvier après une nouvelle tentative de suicide.
Le payeur général de l´armée, le lieutenant-colonel Cipriano Nguema Mba, neveu du général Ndong Ona, et deux officiers avaient, dans les jours suivant la première tentative de suicide, fui le pays pour le Cameroun avec plus d´un demi-milliard de FCFA (762.000 euros).
Un député du parti au pouvoir et un haut fonctionnaire du ministère des Finances s´étaient eux réfugiés précipitamment en Espagne.
Une soixantaine de militaires, dont des officiers parents ou proches du général Ndong Ona, ont également été limogés depuis mi-décembre et plus d´une centaine de personnes arrêtées à Bata et dans la région de Mongomo (centre-est), dont est originaire le chef de l´Etat, a affirmé la même source.
La présidence équato-guinéenne avait démenti mi-décembre toute ”crise politique” en Guinée Equatoriale ou ”divergences au sein du pouvoir”.
”La détention ou fuite de certaines personnes n´obéit pas à des motivations politiques ou des menaces contre la sûreté et la stabilité de l´Etat. Il s´agit simplement d´une question de détournement d´argent de l´Etat destiné aux salaires du personnel des forces armées”, avait assuré la présidence
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LE PRÉSIDENT OBIANG DÉNONCE LES ”DÉTRACTEURS” DE LA GUINÉE EQUATORIALE
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MALABO, 16 fév (AFP) - 10h10 - Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a dénoncé, sans les citer, les ”détracteurs” de la Guinée Equatoriale qui ”portent atteinte à la paix”, dimanche à Malabo, troisième étape de sa tournée dans l´île de Bioko, a constaté un journaliste de l´AFP.
”Il y a beaucoup de détracteurs, beaucoup d´ennemis internes et externes qui portent atteinte à la paix, surtout en ce moment où des pays qui ne s´intéressaient pas à la Guinée Equatoriale, deviennent nerveux aujourd´hui”, a déclaré M. Obiang, sans citer de pays précis.
”La Guinée Equatoriale est devenue une pomme de discorde que tout le monde discute alors que dans le passé elle n´intéressait personne”, a-t-il poursuivi.
Un différend territorial oppose la Guinée Equatoriale et le Gabon depuis les années 70 à propos de l´îlot de Mbagnié, dont les eaux sont réputées riches en pétrole, et a ressurgi depuis le 26 février 2003.
Une médiation de l´ONU, sous l´égide de son secrétaire général Kofi Annan, a été mise en place pour tenter de régler le différend.
Les relations avec l´Espagne qui avaient frisé la rupture diplomatique dans les années 90, en raison notamment des multiples accusations de Madrid sur les violations des droits de l´Homme en Guinée Equatoriale ont repris lentement depuis 2000.
Mais les affirmations fin janvier du quotidien El Pais selon lesquelles des navires espagnols faisaient route vers Malabo en raison de la ”situation instable” en Guinée Equatoriale à l´approche des législatives du premier semestre 2004 avait provoqué un démenti ”catégorique” et furieux du pouvoir équato-guinéen.
”C´est une information tendancieuse surtout lorsqu´on parle de la situation qui prévaut dans le pays, quelle situation?”, avait rétorqué un conseiller du chef de l´Etat.
Le chef de l´Etat a également renouvelé dimanche, comme il l´avait déjà fait vendredi à Luba, dans le sud de l´île, ses appels à la ”vigilance”.
”Le maintien de la paix n´est pas uniquement un devoir du président de la République, du gouvernement ou des forces de sécurité, c´est un devoir de tous les citoyens”, a souligné le président Obiang sous les applaudissements des militants de son Parti démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE, au pouvoir), massés au stade de Malabo.
”N´importe quel détail qui peut porter atteinte à la paix doit être dénoncé”, leur a-t-il intimé.
Le chef de l´Etat a également évoqué les élections législatives et municipales prévues au premier semestre 2004. Il a demandé aux responsables des circonscriptions de ”commencer à sélectionner les candidats” et souhaité une ”forte représentation” des femmes.
Source : AFP
Fuente: Magdalena ADA - SERVICE PRESSE C.R.A.M.O.E.G.