Communiqué de Presse.
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La gravité des troubles politiques qui secouent actuellement la Guinée-Équatoriale appelle chacun d’entre nous (gouvernement équato-guinéen et opposition démocratique) à une large réflexion afin de trouver rapidement les voies et moyens qui permettent de sortir de cette crise dangereuse.
Depuis novembre 2003, le Président Teodoro Obiang Nguema se trouve dans une impasse politique et dans une des plus graves crises politiques qu’ait jamais connu son régime.
En effet, la vague d’arrestations de décembre 2003, celle déclenchée il y a quelques semaines et l’infiltration récente, sur le territoire national, de mercenaires destinés à abattre son régime constituent un cocktail explosif.
Au fait, que se passe-t-il aujourd’hui en Guinée-Équatoriale ? Pourquoi en est-on arriver-là ?
Depuis quelques années déjà, nous ne cessons d’appeler à la responsabilité des autorités de Malabo afin qu’elles prennent conscience de la nécessité d’une réelle réconciliation nationale en Guinée-Équatoriale pour transcender tous les clivages raciaux et tribaux. Peine perdue !
Si le régime équato-guinéen avait entendu les « appels du cœur » que nous lui avons adressés à maintes reprises, on aurait peut-être évité cette « mainmise explosive » de certaines puissances étrangères sur la Guinée-Équatoriale ; on aurait également épargné les nombreuses vies des personnes tombées à cause de la dictature et de cette lutte effrénée à la course pour le pouvoir qui déchire la classe politique équato-guinéenne. Et la Guinée-Équatoriale aurait probablement connu de nos jours, une certaine évolution sur le plan politique, économique et social.
Car, en tenant compte de nos propositions dans le domaine de la démocratie, de la réconciliation nationale et du développement économique, cela aurait pu permettre aux Équato-guinéens sans aucune distinction, d’œuvrer ensemble pour le destin commun de leur pays et ce, dans un climat moins explosif et moins suspicieux, mais plus apaisant et plus serein pour bâtir la réconciliation et la fraternité.
Un bref retour en arrière permettra à l’opinion publique nationale et internationale de se rappeler ce qui a toujours été notre cheval de bataille : la réconciliation nationale en Guinée-Équatoriale.
Bien avant la naissance du C.R.A.M.O.E.G en juillet 2003, il convient de rappeler, qu’entre 1982 et 1987, M. Manuel RUBEN N’DONGO fut l’un des principaux leaders de l’opposition équato-guinéenne en exil.
En effet, dès 1980, soit un an à peine après le Coup d’État militaire qui porta au pouvoir M. Teodoro Obiang Nguema, RUBEN N’DONGO fonda à Dakar (Sénégal) le R.D.L.G.E (Rassemblement Démocratique pour la Libération de la Guinée-Équatoriale). But de ce mouvement : instaurer la démocratie pluraliste et bâtir la réconciliation nationale en Guinée-Équatoriale.
Aussitôt le R.D.L.G.E créé, RUBEN N’DONGO demanda la médiation du Président Léopold Sédar-Senghor. Et lors de la première visite officielle du Président Obiang Nguema en France en Septembre 1982, une rencontre eut lieu à Paris.
Quelques mois après cette rencontre, Malabo ne donna pas de suite favorable aux divers sujets abordés par les deux hommes (Ruben N’dongo et Obiang Nguema) en vue d’un réel processus de démocratisation. La rencontre de Paris restera en définitive, « lettre morte. »
Mais ce n’est pas tout, une nouvelle tentative de médiation refit surface deux ans plus tard et ce, par le biais de médiateurs africains qui, sollicités par Malabo, acceptèrent de jouer les « bons offices. »
Après avoir travaillé d’arrache pied dans la rédaction des dossiers de la rencontre et les avoir remis entre les mains de ces « médiateurs » venus expressément à Paris pour rencontrer M. RUBEN N’DONGO et son groupe politique du R.D.L.G.E, pour des raisons inconnues, le régime de Malabo, renonça à la dernière minute, à effectuer le déplacement vers une capitale africaine où devait se tenir la rencontre.
Cela dit, au-delà de ces multiples échecs provoqués volontairement par M. Obiang Nguema et, malgré également la souffrance et le calvaire du peuple équato-guinéen, RUBEN N’DONGO n’a jamais cessé de faire appel à la réconciliation nationale.
À l’époque où de nombreux leaders politiques de l’opposition optaient pour l’utilisation de la force en vue d’en finir avec la dictature, RUBEN N’DONGO poursuivait toujours son chemin de paix pour une lutte pacifique.
À l’époque également où les leaders politiques de l’opposition banalisaient le tribalisme, le régionalisme et le népotisme…, RUBEN N’DONGO n’a cessé de lancer des appels à la réconciliation, seule voie possible pour lui, de ramener la paix et la fraternité en Guinée-Équatoriale.
Depuis quelque mois seulement, et comme par enchantement, certaines personnes se réclamant de l’opposition qui, sans projets politiques alternatifs, sans philosophie politique imaginative et sans aucune volonté d’action d’y parvenir pour introduire des réformes nécessaires en Guinée-Équatoriale, se livrent déjà à employer des mots (réconciliation, négociations… vocabulaire emprunté à RUBEN N’DONGO) inhabituels à leurs discours politiques.
Cela dit, du R.D.L.G.E (1980) aux F.R.R.A.G.E en passant aujourd’hui par le C.R.A.M.O.E.G (Collectif de Rassemblement d´Associations et Mouvements de l´Opposition Équato-Guineénne), le discours de M. RUBEN N’DONGO n’a, ni varié, ni changé : il continue à préconiser une lutte de la « NON VIOLENCE » contre la dictature. Car il estime que la lutte pacifique est la seule voie viable pour ramener la paix et la stabilité sociale, politique et économique en Guinée-Équatoriale.
Gandhi en Inde ou Mandela en Afrique du Sud ont réussi les plus grands paris de l’Histoire de l’humanité : combattre l’adversité ou l’ennemi par la voie pacifique.
C’est la raison pour laquelle, nous, C.R.A.M.O.E.G, venons par la présente, lancer un énième appel à la Communauté internationale en demandant l’arbitrage de l’Union Africaine, Union-Européenne ; et de Berlin, Paris, Ottawa, Bruxelles et Rome sur le dossier politique fangeux de la Guinée-Équatoriale. Et ce, en vue de ramener rapidement le calme et la stabilité dans le pays.
Nous demandons aux pays-sus cités de constituer une « Commission Spéciale de Réconciliation et de Transition Pacifique » – CSRTP – chargée de mettre autour d’une même table de négociations, gouvernement équato-guinéen et opposition démocratique rassemblée au sein du C.R.A.M.O.E.G pour d’une part, promouvoir la réconciliation nationale, et d’autre part, élaborer un projet commun devant favoriser la mise sur pied d’une nouvelle « équipe dirigeante. » Laquelle équipe devra conduire pacifiquement la transition démocratique.
Enfin, cet appel s’adresse également au Président Teodoro Obiang Nguema en lui demandant de prendre les mesures qui s’imposent pour donner suite à l’appel qui lui est adressé par le peuple équato-guinéen souverain au travers de ses représentants rassemblés au sein du CRAMOEG.
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Membres du Comité de réflexion politique du C.R.A.M.O.E.G :
Mme Maria-corona TOMO-ATE, Melle M. C. DE MOREPOIX, MM. Santiago ENEME-OVONO, Miguel-Angel JONES, Eloy ELO-NVE, Antonio SIBACHA, José-Estéban EWORO ; Daniel M. OYONO et les principaux responsables de son Mouvement : Vicente NCOGO-ONDO-NKULU, Saturnino ELÉE-NDOHO, Angel MASIE-EYEGUE-NANSIÉ, Salvador ONDJIGUI, Candido OKUÉ, Juliana N. KANDÉ, Felipe NSUÉ, Martin EYI, Luisa MAQUINZA... etc.
Fuente: Melle De Mirepoix - CRAMOEG - PARIS