ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES

Guinée Équatoriale, le nouvel Eldorado

La ruée vers la Guinée Équatoriale aujourd´hui ressemble un peu à la ruée vers l´or dans le Far West américain au XIXe siècle. C´est que, devenue un Eldorado, l´ancienne colonie espagnole du Golfe de Guinée attire du monde, notamment des hommes d´affaires étrangers. Pour aider les opérateurs économiques gabonais à saisir les nombreuses opportunités d´affaires qu´offre ce pays voisin, le cabinet Ernst & Young a organisé hier à leur intention une réunion d´information sur le thème ”Comment investir en Guinée Équatoriale aujourd´hui ?”

NOUVEL Eldorado pétrolier d´Afrique centrale, la Guinée Équatoriale est devenue, l´année dernière, le troisième producteur de brut d´Afrique subsaharienne, derrière le Nigeria et l´Angola, sous l´impulsion d´une dizaine de compagnies pétrolières américaines, dont le leader mondial ExxonMobil.

Le tout est auréolé d´une croissance économique à deux chiffres - l´une des plus fortes au monde - depuis plusieurs années qui met Malabo à l´abri de tout accord avec les parfois inquisitrices institutions financières de Bretton Woods.

L´ancienne colonie espagnole du Golfe de Guinée attire donc du monde, notamment des opérateurs économiques étrangers en quête de marchés porteurs. On compare parfois ce vif intérêt des étrangers ?oui la Guinée Équatoriale à la ruée vers l´or dans le Far West américain au XIXé siècle.

Au moment où l´activité économique tourne au ralenti au Gabon, les milieux d´affaires gabonais gagneraient donc à explorer ce nouvel émirat. C´est pour les aider que le cabinet Ernst & Young a organisé à leur intention, hier au Méridien Ré-Ndama, une réunion d´information sur le thème ”Comment investir en Guinée Équatoriale aujourd´hui ?”.

Implanté en Guinée Équatoriale depuis près de quatre ans, le cabinet Ernst & Young souhaitait, à travers cette rencontre, encourager et accompagner les opérateurs économiques gabonais, notamment les membres de la Confédération patronale gabonaise (CPG) le patronat le plus important du pays -, à investir dans ce pays voisin où des opportunités d´investissements accompagnent la forte croissance économique.

OPPORTUNITÉS. Pour Claude-Henri Jouet, associé directeur général du cabinet Ernst & Young, le développement économique de la Guinée Équatoriale doit se faire dans un environnement juridique, fiscal et comptable structuré et stable. Son cabinet, affirme-t-il, y travaille très étroitement avec les administrations locales.

L´équipe d´avocats et d´auditeurs du cabinet Ernst & Young (Gaëtan Mboza, Jean-Maximin Nkizogo Ondo et Nicolas Chevrinais) a donc donné aux participants toutes les informations nécessaires Pour investir en Guinée-Équatoriale - pays qui, contrairement à ce que d´aucuns pourraient penser, n´est pas un Eldorado où tout est possible.

« Comme dans les autres pays d´Afrique centrale, même si l´implantation de nos entreprises n´apparaît pas toujours aisée, notre présence y est nécessaire et sera j´en suis sur fructueuse », a insisté M. Jouet.

De nombreux facteurs se combinent pour faire de la Guinée Équatoriale un lieu attractif pour les entrepreneurs étrangers désireux d´effectuer des investissements directs.

Le développement de l´économie du pays, son appartenance à la zone Franc, l´abondance de ses ressources naturelles, notamment pétrolières, son réseau bancaire et le développement des moyens de communication (compagnies aériennes, télex, téléphone, fax, email etc ...) constituent des facteurs motivants pour investir dans l´ancienne colonie espagnole du Golfe de Guinée.

« Nous vous encourageons à aller voir ce qui se passe en Guinée Équatoriale. C´est un marché important où on peut faire des affaires intéressantes mais pour investir dans ce pays, il faut être compétent, sérieux, s´installer régulièrement, savoir s´intégrer et respecter les lois et règlements en vigueur. Le pays est resté longtemps fermé sur lui-même; il s´ouvre maintenant au monde, à l´extérieur », a encore insisté Claude-Henri Jouet auprès de ses interlocuteurs.

Pour passer de la parole à l´acte, le cabinet Ernst & Young a distribué séance tenante aux participants des exemplaires de son guide intitulé ”Comment investir en Guinée Équatoriale aujourd´hui ?”. Le document présente les grandes lignes du contexte juridique, fiscal, douanier et social dans lequel évoluera l´investisseur étranger.

Bien qu´issu du droit espagnol, le droit équatoguinéen des affaires a connu une évolution autonome depuis l´indépendance du pays. Ce droit se caractérise par l´adoption de textes successifs non codifiés ce qui se traduit par des difficultés d´accessibilité et d´interprétation des normes juridiques et fiscales applicables.

PASSERELLE • Cependant, la réforme importante du droit des Affaires introduite par les Actes uniformes de l´OHADA (Traité de l´Organisation pour l´harmonisation du droit des affaires en Afrique) est venue bouleverser depuis le ler janvier, 1999 le droit applicable en matière de droit des sociétés, de droit commercial et de droit comptable.

Mais, comme le souhaite cet homme d´affaires, la CPG devrait approcher officiellement l´état et les milieux d´affaires équatoguinéens pour l´établissement d´« une passerelle des affaires » entre les deux pays.

Les entreprises gabonaises, en investissant ou en renforçant leur présence à l´étranger, surtout dans un marché porteur comme la Guinée Équatoriale, peuvent contribuer à compenser l´une des contraintes les plus importantes du développement du Gabon, à savoir l´étroitesse du marché intérieur. Le moment est propice : la machine est en marche pour faire de la Communauté économique et monétaire de l´Afrique centrale (Cémac) une réalité et la Communauté économique des États de l´Afrique centrale (Ceeac) décide de la création à l´horizon 2007 d´une zone de libre échange pour promouvoir les investissements privés dans la région et de l´exécution des projets contenus dans le Nouveau partenariat pour le développement de l´Afrique (Népad).

Source : Journal l´Union Plus du 18/03/2004



Fuente: Jean Noel Nzue Ondo Nguema

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