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Editorial

Le pétrole ne se partage pas


publicado por: Association de la Presse Equatoriale Guinea el 19/03/2004 17:58:47 CET

Les Equato d’abord !

Melvin AKAM
Le nouveau riche voisin veut réserver les premiers fruits du pétrole à ses nationaux. Les Camerounais, trop entreprenants, ne sont pas les bienvenus.
Une rafle, une de plus et voici que les relations entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale déjà passablement mises à mal par l’affaire Bakassi reprennent un nouveau coup de froid. Il y a quelques jours, les autorités équato-guinéennes ont organisé des rafles dans les villes de Malabo et Bata; officiellement pour rechercher les étrangers en situation irrégulière. Ces rafles ont conduit à l’arrestation de plusieurs centaines d’étrangers qui ont aussitôt été expulsés ; des Nigérians, des Ghanéens, des Béninois, des Sénégalais, des Maliens, des Tchadiens et, comme de bien entendu, plus de 600 Camerounais.

Dans un contexte où les autorités équato-guinéennes disent avoir déjoué un coup d’Etat dont certains éléments préparatifs se seraient déroulés au Cameroun, les Camerounais ont été particulièrement visés par l’opération. Les larmes aux yeux, certains d’entre eux décrivent les mauvais traitements qui leur ont été infligés. Même en présentant leurs cartes de séjour, ils ont été dépouillés de leurs biens, violentés, torturés, humiliés et expulsés sans ménagement. Pour se mettre à l’abri, près de 500 camerounais ont cru pouvoir trouver refuge au Consulat général du Cameroun à Bata. La traque des services de sécurité équato guinéens ne s’est pas arrêtée pour autant. La gravité de la situation est telle que le Gouverneur de la province camerounaise limitrophe du Sud a dû effectuer un déplacement en Guinée équatoriale. Sûrement que la diplomatie va (provisoirement) reprendre du terrain, en attendant les prochaines tracasseries dont les Camerounais seront encore victimes au pays de M. Obiang Nguema.
L’immigration comme prétexte
Depuis quelques années en effet, on ne compte plus les actes de xénophobie dont les Camerounais sont l’objet chez le nouveau riche voisin. Ils sont raflés, torturés et souvent gardés dans les casernes en attendant d’être renvoyés dans leur Cameroun natal, abandonnant à leurs hôtes équato - guinéens, biens et argent. Les incidents de ces jours-ci ne sont donc pas les premiers, et on devrait s’attendre à ce qu’il y en ait encore d’autres, tant que ne seront pas résolus les problèmes de fond que pose l’émigration des Camerounais en Guinée équatoriale.

Pour justifier ces tracasseries, les autorités équato - guinéennes parlent officiellement d’”immigration clandestine” et accusent les Camerounais de promouvoir le grand banditisme en Guinée Equatoriale. Voici par exemple ce qu’en dit le président équato-guinéen, M. Teodoro Obiang Nguema: “L’immigration, sauvage et incontrôlée, de toute sorte de gens attirés par notre prospérité naissante me préoccupe beaucoup. S’ils viennent ici dans le cadre de contrats préalablement établis, aucun problème. Mais beaucoup de nos frères africains, hélas, ne respectent pas ces règles. Ils se rendent en Guinée Equatoriale, comme s’il s’agissait d’un eldorado, pour y chercher du travail et, en attendant, ils importent avec eux des habitudes souvent déplorables, inconnues de notre peuple : délinquance, combines financières, vol, charlatanisme, etc. Sont avant tout concernés, les ressortissants du Nigeria et ceux du Cameroun (…). Je ne peux que constater leur implication dans la plupart des actes délictueux commis à Malabo. Les Nigérians donnent plutôt dans les coups et blessures et les menus larcins, les Camerounais, eux, sont beaucoup plus malins; les feymen et autres multiplicateurs de billets de banque ne font pas de bruit, mais beaucoup de mal. A leur contact, les Guinéens apprennent vite.”

Certains Camerounais, il est vrai, ont débarqué en Guinée Equatoriale avec les techniques les plus affinées d’escroquerie. Comme ce feyman qui avait réussi en 1998 à emporter la paie des fonctionnaires du ministère équato-guinéen de l’Education nationale. Mais cela justifie-t-il que des commerçantes camerounaises du marché de Malabo soient torturées au commissariat et leurs marchandises saccagées tout simplement parce qu’elles les vendent moins cher? Manifestement, les Camerounais ne sont pas les bienvenus en Guinée équatoriale, mais pas pour des raisons d’immigration sauvage ou de grand banditisme. En février 2000, une dizaine de Camerounais parfaitement honnêtes, parmi lesquels un religieux, avaient été refoulés à l’entrée de Malabo alors qu’ils étaient parfaitement en règle. “Que venez-vous faire à Malabo? Ne pouvez-vous pas rester chez vous?” leur demandait le commissaire de police Moustapha un Marocain qui les avait soumis à un interrogatoire serré.
Nouvel Eldorado
Les Equato-guinéens accusent les Camerounais de s’accaparer de leur manne pétrolière par diverses activités commerciales, mais aussi en leur ravissant les emplois offerts par les sociétés étrangères qui s’installent dans leur pays. “Ils ont déjà les meilleurs emplois dans les entreprises qui s’installent et c’est encore eux qui occupent les meilleures places dans nos marchés”, se plaint un officiel équato guinéen qui signale qu’un ministre camerounais avait poussé le zèle jusqu’à débarquer à un sommet sous-régional à Malabo avec un avion plein de vivres à vendre.
Visiblement, en Guinée équatoriale, pétrole et immigration ne font pas bon ménage. L’ancienne colonie espagnole éprouve manifestement d’énormes difficultés à gérer son récent statut de nouvel Eldorado du golfe de Guinée. Alors qu’on le classait encore parmi les pays les plus pauvres du monde au début de la décennie 90, le pays de M. Obiang Nguema connaît aujourd’hui un très bel essor économique grâce à ses réserves pétrolières. Il enregistre des taux de croissance records comme celui de 105,2% réalisé en 1997. Le budget de l’Etat financé jusque-là par les recettes d’exportation du bois et du cacao, est pratiquement multiplié par 12 avec les recettes pétrolières qui en 1999 par exemple, ont rapporté la bagatelle de 250 milliards de francs cfa.

Et comme la Guinée Equatoriale compte à peine un demi-million de nationaux, son revenu annuel par habitant a automatiquement explosé, passant de 314 dollars en 1994 à 1400 dollars en l’an 2000. Aujourd’hui en théorie, un Equato- guinéen est deux fois plus riche qu’un Camerounais et 6 fois plus qu’un Nigérian. Le meilleur étant d’ailleurs à venir, puisque les réserves pétrolières ne cessent d’augmenter et la production croit de façon exponentielle. Les prévisions de la Banque mondiale prévoient que la production pourrait bientôt atteindre les 450 000 barils par jour, faisant de la Guinée Equatoriale le 6e producteur de pétrole en Afrique, derrière l’Algérie, l’Egypte, l’Angola, la Libye et le Nigeria. Elle aurait alors le 4e plus important revenu par habitant du monde, juste après l’Arabie Saoudite, le Koweït et Brunei.
Emploi local
Normal dans ces conditions que nombre de « débrouillards » du continent et d’ailleurs affluent à Malabo et Bata, en quête d’un bonheur qu’ils ont du mal à trouver chez eux. Le problème c’est qu’ils constituent une concurrence sérieuse pour les locaux qui ont eux aussi soif de bonheur. A la recherche d’une main d’œuvre qualifiée, les nouvelles entreprises étrangères se tournent très souvent vers les étrangers parmi lesquels les Camerounais qui ont la cote, en raison de leur bilinguisme et de leur connaissance de la sous-région. Ce qui ne plaît pas du tout aux travailleurs locaux. Au point où les autorités équato-guinéennes ont pensé devoir limiter l’emploi des étrangers en le subordonnant à des autorisations administratives. Dans le même temps, les sociétés étrangères qui s’installent en Guinée Equatoriale doivent s’engager à recruter une certaine proportion de travailleurs locaux.

De là à penser que les tracasseries font partie de la politique mise en place pour décourager la venue des étrangers, il n’y a qu’un pas que franchissent allègrement les Camerounais qui en ont été victimes. Une façon de signifier qu’en Guinée-Equatoriale comme dans un autre pays voisin il y a quelques années, l’heure est à la préférence nationale. Le pétrole ne se partage pas. Conséquence, un Noir a aujourd’hui plus de chances d’être bien accueilli dans le Mississippi aux Etats-Unis, qu’un Camerounais à Malabo. A l’heure où on parle de l’intégration sous-régionale en zone Cemac et de l’unité africaine, il est triste qu’on en soit encore là, pour quelques gouttes de pétrole volatiles, surtout pour un pays qui durant ses longues années de disette hier, a bénéficié de la solidarité africaine.



Fuente: Le Messager du Cameroun

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