La Guinée Equatoriale dirigée par un parti hégémonique et un clan familial

LIBREVILLE, 23 avr (AFP) - 12h31 - La Guinée Equatoriale, où des législatives et municipales se déroulent dimanche, est dominée par le pouvoir hégémonique de l´ex-parti unique et d´un clan familial et a connu récemment des soubresauts, notamment une tentative de putsch par de supposés mercenaires.
A la tête du pays depuis 1979, le président Teodoro Obiang Nguema, 61 ans, réélu en 2002 avec plus de 97% des suffrages, cumule les fonctions de chef de l´Etat et de ministre de la Défense et de la Sécurité nationale.

Il appuie notamment son pouvoir sur le Parti démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE) qu´il a fondé en 1987, dont il est toujours le président et qui était alors le parti unique.

Si ne l´est plus depuis 1991, date de l´adoption du multipartisme et de la légalisation d´une dizaines de formations, le PDGE reste hégémonique, détenant notamment 75 des 80 sièges du Parlement unicaméral sortant et le contrôle de la totalités des 30 municipalités du pays.

Une nouvelle large victoire aux scrutins de dimanche fait peu de doutes. Car pour contrer l´hégémonie, un seul parti fait figure de véritable opposition (décrite comme ”radicale” par le pouvoir”), la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), qui n´a ni les moyens, ni l´implantation nationale du PDGE.

Le reste de l´opposition, dite ”démocratique”, est en fait proche du pouvoir au point que huit de ses partis ont formé une ”Coalition électorale” avec le PDGE.

Selon des observateurs, le PDGE a la mainmise sur tous les rouages politiques du pays et seuls ses cadres peuvent faire partie de l´administration. Une carte du PDGE peut également grandement faciliter l´obtention d´un emploi, même dans le secteur privé.

Autour du président Obiang, c´est le clan familial qui contrôle la totalité des commandes du pays.

Le chef de l´Etat a notamment confié les postes stratégiques de l´armée à ses frères: le général Armengol Ondo Nguema est délégué général à la sécurité, le général Antonio Mba Nguema, directeur général de la sécurité.

Dans le secteur de l´économie, dominé à plus de 90% par le pétrole dont la Guinée Equatoriale est le 3ème producteur d´Afrique, un autre frère du chef de l´Etat, Melchor Esono Edjo, est secrétaire d´Etat au Trésor, tandis que le ministre de l´Economie, Baltasar Engonga Edjo, est son neveu.

Le fils aîné du chef de l´Etat, Teodoro Nguema Obiang, dit ”Teodorin”, détient le portefeuille des Infrastructures et des Forêts et est responsable de la jeunesse du PDGE, tandis que le cadet, Gabriel Mbegha Obiang est secrétaire d´Etat aux Hydrocarbures, un poste stratégique.

Les liens familiaux n´empêchent toutefois pas les soubresauts et les tensions au sein du ”clan”, notamment entre ”Teodorin” et ses oncles, sur fond de luttes de pouvoir.

Des dissensions qui avaient culminé en décembre 2003 avec la tentative de suicide du conseiller présidentiel pour les questions de défense et de sécurité et demi-frère du président, le général Agustin Ndong Ona, après une ”forte discussion” avec Teodorin.

Les autorités avaient toutefois démenti toute ”crise politique” en Guinée Equatoriale et tous ”conflits de personnes”.

En 25 ans de pouvoir, le président Obiang a déjoué toute une série de coups d´Etat, plus ou moins avérés, dont les auteurs étaient toujours originaires de son district de Mongomo, dans le centre-est du pays.

De grands procès, en 2002 puis en 2004 (à huis clos), ont vu les condamnations à de longues peines de prison de plusieurs dizaines de personnes accusées de ”déstabilisation”.

Mais début mars, c´est de l´extérieur qu´est venue la menace: les autorités ont affirmé avoir arrêté un groupe de 15 mercenaires, accusés d´avoir voulu renverser le régime, commandités par un opposant et chef d´un ”gouvernement” en exil à Madrid, Severo Moto.


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L´alcool interdit pendant les élections en Guinée Equatoriale

MALABO, 23 avr (AFP) - 15h22 - Les autorités équato-guinéennes ont interdit la consommation d´alcool ”en public ou en privé” de samedi à lundi afin d´assurer ”le bon déroulement” des élections législatives et municipales du 25 avril, indique un arrêté ministériel rendu public vendredi à Malabo.
”Il est nécessaire d´adopter des mesures prioritaires visant à veiller au bon déroulement des élections” et permettre aux ”électeurs d´exercer leur droit de suffrage actif sans être sous l´influence des boissons alcooliques ou d´autres produits toxiques”, indique le texte signé du ministre de l´Intérieur, Clemente Engonga Nguema.

”Tous les bars et autres établissements de vente de boissons devront rester fermés à partir de 22H00 (21H00 GMT) samedi 24 avril 2004 jusqu´à 06H00 lundi 26 avril 2004. Dans les restaurants où l´on sert des boissons alcoolisées, celles-ci devront être retirées de la vue des clients”, ajoute l´arrêté.

”Il est ainsi interdit sur tout le territoire national d´ingérer de l´alcool en public ou en privé durant la période des élections”, poursuit le texte du ministère de l´Intérieur et des Corporations locales.

Cette mesure doit ainsi contribuer ”non seulement à garantir l´état normal des facultés mentales” des électeurs, ”mais aussi à la diminution des risques de perturbation de l´ordre public durant le déroulement des élections”.

Mandat est donné aux autorités civiles et militaires et aux forces de l´ordre de veiller ”à l´exacte application” de cet arrêté, qui ne précise pas les sanctions prévues en cas d´infraction.

Quelque 210.000 électeurs doivent se rendre aux urnes dimanche pour élire les 100 députés de la ”Chambre des représentants du peuple”, le Parlement unicaméral, et les 244 conseillers municipaux des 30 mairies de ce petit pays pétrolier d´Afrique centrale d´environ un million d´habitants.








Fuente: France Presse

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