LUANDA, 1er mai (AFP) - 12h24 -
Des responsables de services de sécurité de 22 pays africains, réunis à Luanda, ont appelé le continent à s´équiper de mesures contre le mercenariat et le terrorisme, demandant notamment aux Etats qui ne l´ont pas encore fait de se doter d´”urgence” d´une législation spécifique.
Cette recommandation a été lancée vendredi soir, à l´issue de deux jours de débats à huis clos de directeurs de services de renseignements et de sécurité, consacrée au mercenariat en Afrique, a indiqué samedi à l´AFP le directeur des services de sécurité de Mozambique, José Zumbiri.
M. Zumbiri, dont le pays préside actuellement l´Union africaine, a indiqué que les recommendations de la réunion ”seront transmises au président en exercice de l´Union africaine, Joaquim Chissano, afin que le débat soit élargi aux agences des Etats membres de l´organisation continentale”.
La réunion n´a pas donné lieu à publication d´un communiqué final.
L´Angola, qui présidait la réunion, a proposé la mise en place d´un forum africain de concertation entre agences nationales de renseignements et de sécurité, pour faire échec au mercenariat et au terrorisme à l´échelle du continent.
Un officiel des services de renseignements d´Afrique du Sud, Hilton Danis, a salué cette proposition. Il a jugé possible l´éradication du mercenariat en Afrique si les législations en la matière, ainsi que l´échange d´informations entre agences de renseignements, sont efficaces, à l´instar de l´Europe.
”L´Afrique du sud a déjà une législation sur le mercenariat, ce qui a permis le démantèlement d´Executive Outcomes”, une firme qui recrutait des mercenaires dans ce pays, a-t-il dit. Ce qui persiste actuellement, a ajouté Danis, ”c´est un réseau d´individus parlant les uns aux autres quand ils ont une opération obscure à mettre en place”.
Début mars, la collaboration des services secrets d´Afrique du Sud, du Zimbabwe et de Guinée Equatoriale, avait permis de ”stopper net”, selon Pretoria, un projet de coup d´Etat contre le régime du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema.
Soixante-dix mercenaires présumés, de diverses nationalités mais disposant de passeports sud-africains, avaient été arrêtés le 7 mars et sont détenus depuis à Harare. Selon les autorités zimbabwéennes, ils devaient rejoindre 15 mercenaires arrêtés en Guinée Equatoriale pour le coup d´Etat.
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Guinée Equatoriale : Ajournement de l´audience des 70 mercenaires présumés arrêtés au Zimbabwe
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HARARE, 30 avr (AFP) - 15h18 -
La comparution de 70 mercenaires présumés écroués au Zimbabwe et accusés d´avoir préparé un coup d´Etat en Guinée Equatoriale, a été ajourné vendredi, selon leur avocat qui a indiqué que cinq d´entre eux ont été transférés vers un centre de détention préventive.
Cet ajournement intervient au lendemain de l´annonce que le président Mugabe a donné son accord à leur extradition afin qu´ils puissent être jugés en Guinée Equatoriale.
”Il n´y aura pas de procédure aujourd´hui, jusqu´à nouvel ordre”, a déclaré Huggins Machingauta, le commissaire adjoint de la prison de haute sécurité de Chikurubi devant la presse et les parents des détenus.
L´avocat des mercenaires, Francois Joubert, a indiqué ensuite à l´AFP que cinq de ses clients avaient été placés en détention provisoire à Harare vendredi matin.
Les 65 autres demeurant à Chikurubi, où ils sont depuis leur arrestation le 7 mars, sont dorénavant menottés en permanence, ”contre toutes les dispositions légales”, a fait remarquer M. Joubert.
Les 70 mercenaires, arrêtés le 7 mars à Harare, devaient, selon le gouvernement zimbabwéen, rejoindre en Guinée Equatoriale 15 autres mercenaires arrêtés à Malabo le même jour pour y fomenter un coup d´Etat contre le régime du président Obiang.
Disposant tous de passeports sud-africains bien qu´étant originaires de pays divers - Angola, Namibie, Afrique du Sud, République démocratique du Congo (RDC), Zimbabwe et Grande-Bretagne - ils sont inculpés de possession et achat d´armes dangereuses, violation des législations sur les armes à feu, sur l´immigration et sur l´aviation civile.
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a rencontré jeudi à Bulawayo (sud-ouest) son homologue équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema pour discuter du sort de ces hommes.
M. Joubert a déclaré à l´AFP ne pas avoir connaissance de projet imminent d´extradition de ses clients, mais que si tel était le cas, le Zimbabwe devrait se conformer aux règles internationales qui prévoient que les accusés par un magistrat et puissent faire appel de leur extradition.
SOURCE : AFP
Fuente: Magdalena ADA - SERVICE PRESSE CRAMOEG