Par Manuel RUBEN N´DONGO et le Comité de Réflexion politique du C.R.A.M.O.E.G.

Cher Professeur,

Sachez, que dans le souci de maintenir une cohérence fonctionnelle et fraternelle entre nos objectifs politiques et le peuple équato-guinéen souverain, juge et arbitre, il n’est pas dans nos habitudes de nous livrer involontairement à des attaques en règle contre ceux qui – intellectuels ou formations politiques de l’opposition – se battent pour l’établissement d’une réelle démocratie en Guinée-Équatoriale.

Nous ne voulons pas polémiquer avec vous. De même que nous refusons d’entrer dans votre petit jeu puéril !

Mais seulement, votre article, ou plus précisément votre pamphlet venant d’une personne se réclamant intellectuel nous a d’autant plus surpris dans la mesure où, nous nous exprimons, non pas pour faire du « bruit » comme vous le dites sciemment, mais pour faire connaître notre but politique qui doit être connu et porté à la connaissance de tous et de toutes en Guinée-Équatoriale et ailleurs.
De ce point de vue, vos critiques stériles à l’égard du C.R.A.M.O.E.G sont infondées et dénuées de tout fondement et manquent d’objectivité. Car dans l’esprit de ce mouvement comme parmi tant d’autres, donner son point de vue et fixer le cadre de ses objectifs politiques pour être en communication avec le peuple souverain dans un idéal démocratique ne peut être considéré comme un simple artifice de bruissements.

Pour avoir le cœur net, quelques questions nous viennent à l’esprit : Monsieur le Professeur dialectique de tous les Équato-guinéens, le fait que vous stigmatisiez de la sorte le C.R.A.M.O.E.G, ceci ne constitue-t-il pas une atteinte à la liberté d’expression ?

Vous, qui vivez dans l’une des grandes démocraties européennes ou occidentales – à moins que sur le terrain ibérique, ce soit le contraire – ne croyez-vous pas que dans une démocratie pluraliste et dans un État de Droit respectueux des libertés publiques, le citoyen, quel qu’il soit, a lui aussi, le droit de participer pleinement aux débats publics qui engagent l’avenir de son pays en donnant ses opinions, n’en déplaise au gouvernement, à l’opposition ou à une tierce personne ?

En politique et en démocratie, la vraie, il ne peut y avoir professeur dialectique de vertu parce que la pensée libérale ou pluraliste libère la parole et les esprits ! De ce principe, elle s’oppose (la pensée libérale) au centralisme qui, par idéologie, crée un corps social du prolétariat pour forger un peuple mouton qui obéit à la pensée unique !!
Le C.R.A.M.O.E.G, force démocratique qui lutte pour libérer la parole afin que le peuple équato-guinéen souverain puisse exercer librement le pouvoir par le biais d’institutions démocratiques et pluralistes, refuse de se soumettre à la pensée unique et il la combattra de toutes ses forces.

Certes, dans un débat démocratique, la critique objective et constructive est admise, mais la critique du « parapluie bulgare » et du déni est infamante.

Monsieur le Professeur, votre noble mission de « dispenser les savoirs et la connaissance » dans les écoles et les universités pour forger des hommes et femmes libres, indispensables à une société de progrès est louable. Mais de là à vouloir imposer au peuple souverain votre philosophie de pensée unique et partisane et l’entraîner dans des querelles politiciennes inutiles, est inconcevable. Cela ne peut qu’accroître en Guinée-Équatoriale les rangs des mécontents qui manifestent leur dégoût à « l’intelligentialisme » obscurantiste.
D’ailleurs, depuis toujours, dans sa majorité, la population équato-guinéenne ne cesse de manifester sa réprobation et son indignation vis-à-vis de ceux qui, dans le pays et ailleurs, leur ont confisqué la parole. C’est pourquoi elle (la population équato-guinéenne) se bat pour rompre l’omerta instaurée par une caste prétendument élitiste ! Elle se bat aussi pour briser les chaînes de la terreur « intellectuelle » afin de libérer la parole confisquée par cette pseudo intelligentia.

Ce qui est sûr et certain, c’est que la Guinée-Équatoriale de demain ne sera plus assujettie puisque les yeux ouverts, et débarrassée de cette gangrène de l’intelligentia stupide qui enfreint les esprits à se libérer.

Monsieur le Professeur, la comparaison que vous faites du C.R.A.M.O.E.G d’une part, avec le Président Obiang Nguema, et d’autre part avec le CPDS est déplaisante. Car le fait que notre mouvement de rassemblement ait préconisé des pourparlers avec le régime de Malabo n’est pas un acte immoral.

Comment pouvez-vous stigmatiser de manière aussi saugrenue un mouvement politique parce qu’il préconise la lutte de la non-violence ?

Les Nelson Mandela, Martin Luther-King et autres Magma Gandhi (apôtre de la non-violence) ne sont-ils pas passés par la lutte pacifique ?

En démocratie, chacun n’a-t-il pas le droit de choisir librement sa stratégie de lutte sans se faire marteler par une crotte de bique prétendument élitiste ?

Si, dans l’opposition équato-guinéenne beaucoup de leaders politiques ont opté comme solution au problème de la Guinée-Équatoriale, la lutte armée ou le renversement du régime par la force, le C.R.A.M.O.E.G quant à lui, a le droit de choisir librement la voie lui paraissant la mieux appropriée pour ramener la paix, la réconciliation nationale et la stabilité politique dans le pays. Cette voie s’appelle : la non-violence. Nul ne peut nous le reprocher !

Si demain, pour des raisons ou des enjeux politiques sur le terrain, nous ne réussissons pas, et que ce soit encore la violence qui reconfisque le pouvoir eh bien, nous prendrons à témoin la communauté internationale qui, dans tous ses appels à la paix, ne cesse de préconiser « les résorptions des conflits par la voie pacifique, le dialogue et la concertation. » Alors, au nom de quoi vous pouvez nous soupçonner de « connivence » avec le régime de Malabo et de nous tenir pour responsables des malheurs qu’endure le peuple équato-guinéen ?

En octobre de l’année dernière, lorsque le fameux « gouvernement en exil » du PPGE de M. Severo Moto avait promis à ses militants et aux hommes d’affaires ibériques qui le financent qu’il allait rentrer en Guinée-Équatoriale en décembre 2003 pour y installer son gouvernement fondé à Madrid, pourquoi n’avez-vous pas lever le petit doigt pour stigmatiser le PPGE ?

Et lorsque ce même M. Moto, lors d’une énième allocution prononcée en janvier dernier (2004), a récidivé et réitéré son imminent retour au pays pour présider son gouvernement dès mars 2004, pourquoi là aussi nous n’avons pas entendu l’intellectuel des universités de Madrid se lever pour conspuer le PPGE ?

Y aurait-il en vous un dédoublement de la personnalité ? Pourquoi deux poids et deux mesures dans vos analyses et réflexions politiques ? Seriez-vous un vizir en puissance de Madrid ? C’est-à-dire, « l’arbre qui cache la forêt » dans les massifs de mécontentements des hommes d’affaires ibériques ?

Enfin, sachez que si quelqu’un fait beaucoup de « bruit, » ce n’est pas le C.R.A.M.O.E.G, mais vous ! Monsieur le professeur. Car, il ne se passe pas une semaine sans que vous n’inondiez le Site Web des pages de vos divers articles. Pour cela, il vous suffit de consulter les statistiques pour constater le nombre des publications que vous avez déjà opérées sur GuineaEcuatorial.net.

En conclusion, saviez-vous qu’il nous arrive souvent de relever des inexactitudes dans certains de vos écrits que vous publiez sur le Site Web et qui méritent que l’on fasse immédiatement une mise au point ou un droit de réponse ?
Et pourtant, nous C.R.A.M.O.E.G, nous ne le faisons pas parce que nous attachons beaucoup d’importance à la liberté d’expression qui est un droit de tout un chacun pour exprimer ses opinions et ses points de vue, quitte au peuple souverain d’en juger le contenu, de l’apprécier ou de le réprouver.

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Manuel RUBEN N’DONGO
Et le Comité de Réflexion politique du C.R.A.M.O.E.G.


Fuente: Melle ADA

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