MALABO, 23 août (AFP) - 16h11 - Le procès de 14 mercenaires présumés, huit Sud-Africains et six Arméniens, arrêtés en mars dernier en Guinée Equatoriale pour tentative de coup d´Etat et qui comparaissent aux côtés de quatre Equato-guinéens, s´est ouvert lundi matin à Malabo.
Parmi les quatre ressortissants équato-guinéens, dont l´implication n´avait jusqu´ici pas été rendue publique, figure l´ancien vice-ministre de la Planification et du Développement économique, Antonio Javier Nguema Nchama.
Les accusés doivent répondre de ”délits contre le chef de l´Etat, contre la forme de gouvernement” ainsi que de ”délits qui compromettent la paix ou l´indépendance de l´Etat, trahison, détention illicite d´armes et de munitions, terrorisme et détention d´explosifs”.
Après la lecture de l´acte d´accusation par un greffier, chaque partie a présenté ses conclusions préliminaires.
Le procureur général de l´Etat, José Olo Obono, a narré les préparatifs de cette tentative de coup d´Etat et l´implication de chaque accusé, avant de réclamer la peine de mort contre le chef présumé des mercenaires, le sud-africain Nick du Toit, et entre 26 et 86 ans de prison pour les autres accusés.
L´avocat de Nick du Toit, Fernando Mico, a de son côté demandé une peine de sept ans de prison pour son client, le qualifiant de ”simple exécutant” de cette opération.
”Il n´y a pas de conspiration, vu que l´on n´a pas trouvé d´armes en leur possession”, a-t-il argué.
Il s´est également étonné que le procureur n´ait pas annoncé les peines qu´il réclamerait contre un opposant équato-guinéen en exil à Madrid et trois hommes d´affaires britanniques, dont les noms ont été cités dans l´acte d´accusation.
L´opposant Severo Moto est accusé par Malabo d´être le commanditaire de l´opération, et Elie Khalil, Greg Wales et David Hart de l´avoir financée.
L´avocat des six Arméniens, Me Polciano Mbomio, a demandé la relaxe de ses clients, et qualifié le récit des événements du ministère public de ”narration factice”.
L´audience a été ajournée à la mi-journée et devait reprendre dans l´après-midi.
Vêtus de tee-shirts et de shorts sombres, menottés, les pieds enchaînés et visiblement fatigués, les 14 mercenaires présumés sont arrivés à bord de véhicules militaires jusqu´à la salle de conférences internationales de Banapa, dans la banlieue de Malabo, où se déroule exceptionnellement le procès.
Nick du Toit a gardé la tête baissée durant une partie de l´audience. Les quatre Equato-guinéens avaient les cheveux rasés et étaient habillés d´une chemise et d´un pantalon.
Plus d´une centaine de personnes, dont deux épouses de mercenaires présumés, des représentants d´organisations non-gouvernementales de défense des droits de l´Homme, notamment Amnesty International, et des membres du corps diplomatique en Guinée Equatoriale, étaient présents dans la salle.
La fin du procès est prévue mercredi et la décision du tribunal est attendue le 30 août, a indiqué l´avocate française de l´Etat équato-guinéen, Me Lucie Bourthoumieux.
Ce procès s´ouvre alors que les audiences à Harare des 70 autres mercenaires présumés, arrêtés en même temps au Zimbabwe et censés selon Harare et Malabo rejoindre le groupe de Guinée Equatoriale pour commettre le coup d´Etat, ont été ajournées au 27 août après les réquisitions et les plaidoiries.
Le groupe arrêté le 6 mars à Malabo était composé de quinze personnes, mais l´une d´elle, un ressortissant allemand, est décédé en détention, officiellement d´une complication d´un paludisme cérébral, ”apparemment des suites de torture”, selon Amnesty International.
L´Espagne, ancienne puissance coloniale, a refusé d´extrader Severo Moto vers ce pays pétrolier du golfe de Guinée, comme Malabo le lui demandait, dégradant les relations entre les deux pays.
Fuente: AFP