MALABO, 25 août (AFP) - 15h45 - Nick du Toit, chef présumé du groupe jugé à Malabo depuis lundi pour une tentative de putsch, a admis mercredi avoir déjà rencontré Mark Thatcher, arrêté dans la matinée en Afrique du Sud en lien avec cette affaire, mais uniquement en vue d´une transaction ”commerciale”.
M. du Toit a expliqué avoir rencontré M. Thatcher, fils de l´ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, en juillet 2003 en Afrique du Sud.
”Nous avons parlé de choses purement commerciales, concernant la vente et l´achat d´hélicoptères”, que M. Thatcher désirait acquérir pour des projets miniers au Soudan, a indiqué Nick du Toit, assurant posséder ”une société légalement constituée et enregistrée au ministère sud-africain de la Défense”.
”Cette transaction n´avait donc rien d´illégal”, a renchéri son avocat.
M. du Toit a précisé avoir été mis en contact avec M. Tchatcher par l´intermédiaire de Simon Mann, un Britannique suspecté être le cerveau du complot de Malabo et arrêté à Harare en compagnie de 69 mercenaires, censés rejoindre le groupe de du Toit en Guinée Equatoriale pour perpétrer le coup d´Etat.
Dans une interview au quotidien britannique The Telegraph en juillet, Mark Thatcher avait admis être l´ami de Simon Mann.
A aucun moment de cette audition qui n´a duré qu´une dizaine de minutes, le procureur de l´Etat, José Olo Obono, qui interrogeait M. du Toit, n´a établi de liens directs entre Mark Thatcher et la tentative de coup d´Etat examinée par le tribunal.
Selon la police, c´est pourtant dans le cadre de cette affaire que Mark Thatcher a été arrêté mercredi matin au Cap où il réside, en lien avec ”une éventuelle violation de la loi sur l´assistance militaire à l´étranger” adoptée en 1998 et qui interdit toute participation à une activité mercenaire ou para-mercenaire (entraînement, recrutement, financement).
”Nous pensons qu´il a été responsable du financement de la tentative de putsch” à Malabo, a déclaré à l´AFP Sipho Ngwema, un porte-parole des Scorpions, une unité d´élite de la police sud-africaine.
Dans une interview publiée début août par l´hebdomadaire français Jeune Afrique-L´Intelligent, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979, avait affirmé que Mark Thatcher et un ancien ministre britannique étaient impliqués dans le complot fomenté à son encontre.
Mercredi, à la reprise de l´audience, la Cour a donc décidé d´entendre à nouveau Nick du Toit, déjà longuement interrogé lundi et mardi et qui avait laissé la place à ses co-accusés, à propos de ses liens avec Mark Thatcher.
Après sa brève audition, le procès a repris son cours avec la poursuite des interrogatoires des autres accusés, entendus chacun en l´absence des autres par la Cour depuis lundi.
L´un d´entre eux, Americo Joao Pementel, sud-africain, n´a pu être entendu car il a été hospitalisé mercredi matin à la suite d´un malaise peu avant l´ouverture de l´audience.
Deux autres Sud-Africains employés par l´entreprise de Nick du Toit en Guinée Equatoriale, Abel Augusto, 34 ans, et Sergio Olympic Nunez dit ”Allerson”, lui ont succédé devant la Cour et réaffirmé, comme trois autres la veille, n´avoir jamais été embauché comme mercenaires et n´avoir rien su des préparatifs d´un coup d´Etat.
Huit Sud-Africains et six Arméniens, mercenaires présumés, comparaissent depuis lundi à Malabo aux côtés de quatre Equato-guinéens pour avoir tenté de renverser le président Obiang, au pouvoir depuis 1979.
Lundi après-midi, Nick du Toit, à l´encontre de qui le procureur a annoncé qu´il demanderait la peine de mort, a admis une responsabilité limitée dans l´opération, avant de disculper totalement mardi matin ses co-accusés équato-guinéens.
Fuente: AFP