MALABO, 26 août (AFP) - 20h49 - Le tribunal de Malabo, qui juge depuis lundi les auteurs présumés d´une tentative de coup d´Etat en Guinée Equatoriale début 2004, a terminé jeudi l´audition des six Arméniens formant l´équipage d´un avion, avant d´entendre le premier accusé équato-guinéen.

Après le commandant de bord arménien Ashot Kerapetyan la veille, le tribunal a entendu jeudi matin tour-à-tour le copilote Samuel Darbinyan, 41 ans, le navigateur Samuel Matshkalyan, 49 ans, l´ingénieur de vol Razmik Khachatryan, 51 ans, l´ingénieur d´aviation Ashot Simonyan, 57 ans, et le technicien Suren Muradyan.

Ils ont indiqué ne pas savoir pourquoi ils avaient été arrêtés ou l´avoir appris quelques jours avant leur comparution, et ont tous assuré être totalement étrangers à la tentative de coup d´Etat.

Mercredi, M. Kerapetyan avait expliqué que l´équipage et son avion avaient été loués à une compagnie arménienne par l´entreprise de l´Allemand Gerhard Eugen Merz, arrêté en même temps que les autres accusés le 6 mars 2004 et décédé quelques jours plus tard en détention.

La Cour s´est plus particulièrement intéressée jeudi à l´unique vol effectué par l´équipage et son appareil, un Antonov-12, entre son arrivée en Guinée équatoriale, début janvier 2004, et son arrestation.

L´avion affrêté le 17 février 2004 pour le compte de Triple Option, l´entreprise de Nick du Toit, présenté comme le chef des mercenaires jugés à Malabo, devait embarquer ”un chargement” à N´Dola, en Zambie, avant d´aller le déposer en République démocratique du Congo (RDC), puis de revenir à vide à Malabo, ont-ils indiqué.

Les instructions venaient du seul Gerhard Eugen Merz, ont-ils indiqué, ajoutant ne connaître Nick du Toit, qui vivait dans le même immeuble, que de vue.

Si Nick du Toit avait indiqué à la barre lundi que le chargement était constitué de munitions destinées à la sécurité d´installations minières en RDC, les membres de l´équipage arménien ont tous affirmé séparément ne pas savoir ce qu´ils étaient censés transporter.

Finalement, arrivés à N´Dola après une nuit passée à Lubumbashi (sud-est de la RDC) en raison de la fermeture temporaire de leur aéroport de destination, ils étaient repartis à vide directement pour Malabo, faute d´avoir trouvé en Zambie la cargaison prévue, ont-ils indiqué.

S´étonnant du fait que l´équipage n´avait, à l´exception de ce voyage, jamais volé, le procureur José Olo Obono a lancé aux accusés: ”Il est bien clair que votre mission ici était d´attendre l´action des mercenaires”.

Seul Nick du Toit, contre lequel le procureur a annoncé qu´il requerrait la peine de mort, a jusqu´ici reconnu une responsabilité - limitée, selon lui - dans l´opération. Les sept autres accusés sud-africains, tous employés de Triple Option, ont nié avoir été embauchés comme mercenaires et affirmé n´avoir rien su d´une tentative de coup d´Etat en gestation.

A la reprise de l´audience jeudi après-midi, la Cour a commencé à entendre le premier des accusés équato-guinéens, Agustin Massoko.

”Je suis probablement ici parce que j´étais vice-président de Triple Option”, a-t-il déclaré, tout en rappelant que parmi les autres actionnaires de Triple Option, figurait Armengol Ondo Nguema, délégué national à la sécurité et propre frère du chef de l´Etat Teodoro Obiang Nguema.

Tentant de démontrer son innocence durant près de quatre heures d´une d´une déposition complexe, M. Massoko a notamment expliqué avoir signalé aux services de sécurité équato-guinéens, avant l´arrestation des mercenaires présumés, diverses ”anomalies” relevées au cours d´un voyage en Afrique du Sud avec Nick du Toit.

Une fois arrêté, ”on m´a dit d´impliquer des personnes dans cette tentative”, a-t-il également déclaré citant les noms de deux ministres avant d´être interrompu par le président, qui l´a empêché de poursuivre.



Fuente: AFP

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