Le 1er octobre dernier, Okukut-Mbot avait publié sa « chronique » hebdomadaire dont les propos avaient une connotation sectaire incitant à la haine ethnique et raciale.

Au moment où les Équato-guinéens sont à la recherche d’un consensus pour promouvoir une vrai réconciliation nationale, et revoici qu’une horde tribale renaît sous les cendres, les effets destructeurs du tribalisme qui, depuis la décolonisation, ont plongé la Guinée-Équatoriale dans les affres de la haine et de l’obscurantisme.

La version des faits de M. ou Mme Okukut-Mbot sur la Guinée-Équatoriale nous a profondément choqué dans la mesure où les récits qu’il avance n’ont aucun fondement et ne reposent sur aucune réalité historique du drame qui frappe cette ex-colonie hispanique depuis la décolonisation.

Lorsque M. ou Mme Okukut-Mbot écrit : “se sabe muy bien que en Guinea Ecuatorial, más de 45% de la población son ntumu y sea cual fuese el régimen que se implantaría en nuestro país, un apoyo de este grupo significaría un 45% de los votos...,” ne se trompe-t-il pas déjà en méconnaissant totalement la répartition des populations par rapport à leurs composantes ethniques ?

Si on analyse bien la situation, il est connu dans le pays que le groupe ethnique dit « N’toumou » n’occupe à peine que trois régions (Ebebiyin, Añinsock, Micomeseng) alors que les Fang Ocack majoritairement en nombre occupent plusieurs régions (Mongomo, Nsorck, Aconibe, Evinayong, Acurenam, Rio-Benito ou Mbini, Puerto Iradier ou Cogo, Bata… etc.) de la Guinée-Équatoriale. Alors, la question que nous nous posons est la suivante : Où notre chroniqueur des vendredi a-t-il pêché le chiffre de 45% que représenteraient les N’toumou en cas d’élections ? Sur quoi et sur quelle statistique démographique s’appuie-t-il ?

Autres propos virulents du chroniqueur qui nous laissent songeur et qui méritent quelques secondes de méditations : “sabemos muy bien que los ntumu son los más dinámicos tanto en la economía como en las demás esferas del país...
... Para llegar al poder, los dictadores Macias Nguema y Obiang Nguema, los dos okac de Mongomo...”

Chaque lecteur jugera de la portée de tels propos qui, au lieu d’apporter un élément positif aux débats politiques constructifs, ravivent une nouvelle fois, les blessures de ceux qui ont le plus souffert en Guinée-Équatoriale sous Macias Nguema.

Citoyenne et observatrice de la vie politique de mon pays et s’appuyant sur les archives historiques de la Guinée-Équatoriale, je crois savoir, que le drame de notre pays est né du rôle néfaste joué aux côtés de Macias Nguema par les N’toumou.

Je condamne fermement le racisme ou le tribalisme sous toutes ses formes ! Et sans vouloir raviver les mauvais souvenirs du passé douloureux de nombreux Ocack tombés sous des faux complots et de fausses accusations imaginés par les notables N’toumou qui entouraient Macias Nguema, je voudrais rafraîchir – un peu – la mémoire d’Okukut-Mbot.

Comme vous le dites, s’il est vrai que dans notre passé historique, il n’y a jamais eu “una guerra étnica en Guinea Ecuatorial ni entre ntumu y okac,” mais, force est de constater, que les touts puissants des notables (Ochaga Ngomo, Jesús Alfonso Oyono Alogo et les autres…) N’toumou qui entouraient Macias avaient déclaré une guerre silencieuse et une chasse à l’homme contre les Ocack. Ils savaient qu’en nombre, ces derniers étaient majoritaires dans le pays, et que pour affaiblir Macias dans le but de l’évincer plus tard pour conserver le pouvoir, il fallait anéantir au maximum cette ethnie.

Cette stratégie avait été mûrement réfléchie et planifiée à l’époque par ceux qui avait conçu le plan d’extermination de l’ethnie majoritaire. Dès lors, les accusations se multiplièrent contre les ressortissants de cette ethnie dans cette période sombre de l’Histoire de notre pays. Les archives de la Guinée-équatoriale parlent d’eux-mêmes et des personnes physiques vivantes sont encore là pour en témoigner et apporter crédit aux faits que je relate.

À l’époque, chaque jour, des rapports contenant de nombreux noms de personnes majoritairement Ocack supposés « comploter contre papa Macias » et rédigés par l’omnipotent chef de PUNT (Partido Unico Nacional de Trabajadores – Ochaga-Ngomo) et les autres Ministres superman (Oyono-Alogo et les autres) atterrissaient par dizaines, dans les bureaux de Macias Nguema à la présidence de la République. Dans la foulée, les arrestations se multiplièrent sans cesse. Et aujourd’hui, nous en connaissons les résultats : un génocide. à la Rwandaise.

Ce que les Tutsis Rwandais ont vécu en 1994, les Ocack l’ont vécu dès le 05 mars 1969 jusqu’en 1979. Sur plus de 50 000 victimes, les Ocack sont les plus nombreux ayant payé lourdement cette hécatombe.

Si à l’époque, Macias Nguema avait été entouré par des gens pondérés (Ela Nguema… un cas d’école), peut-être n’aurait-il jamais commis une telle folie meurtrière ! Et s’il n’y avait pas eu autour de lui cette phobie de quelques notables N’toumou très influents et puissants, je suis persuadée que la Guinée-Équatoriale aurait connue un autre destin moins cynique et moins brutal.

M. ou Mme Okukut-Mbot, avant d’écrire n’importe quoi, il faut se référer à l’Histoire sans la déformer !
Quand vous écrivez : “sabemos muy bien que los ntumu son los más dinámicos tanto en la economía como en las demás esferas del país...! sachez cher compatriote, que vous rallumez tout simplement la haine tribale, et par voie de conséquence, vous faites l’apologie d’une prétendue « supériorité des N’toumou » sur les autres ethnies de la Guinée-Équatoriale.

Vos propos sont, non seulement infamants et intolérables, mais aussi diffamatoires !! Nous laissons la communauté internationale prendre acte de la portée de vos propos.

Madame ou Monsieur, avant de raviver une nouvelle haine tribale, réfléchissez mille fois car, vous risquez de choquer profondément ceux qui tentent de refermer les blessures occasionnées par notre passé douloureux.
Au début, je vous croyais intelligent et impartial dans les « débats de société » se rapportant à la Guinée-Équatoriale. Mais, hélas ! vous venez de nous prouver le contraire, que vous êtes tout simplement un raciste égocentrique et arrogant portant les flambeaux qui exaltent les vertus d’une oligarchie tribale au détriment de plus des 80 % de nos populations.

Puisque vous êtes vous-même N’toumou, rien d’étonnant !!

De par le monde, grands et petits peuples constitués en races ou en groupes ethniques, il ne peut y avoir au sein d’un même pays, un groupe ethnique ou racial plus intelligent que les autres.

Je ne suis qu’une modeste Équato-guinéenne qui croit en la personne humaine lorsqu’elle est capable de comprendre et de pardonner.

Je crois en l’Homme lorsqu’il est conscient du destin de tout un peuple pour transcender tous les clivages tribaux et raciaux. Je crois enfin que pour bâtir la nouvelle Guinée-Équatoriale du XXIème siècle, seule une vraie réconciliation nationale pourrait permettre à notre peuple d’effacer son passé douloureux.


Melle Magdalena Ada.
Paris – France.
____________

Fuente: Melle ADA

¡Nota importante!
El contenido de los artículos publicados no refleja necesariamente la opinión de la redacción de guinea-ecuatorial.net
Véase también la declaración sobre el uso de seudónimos