Le procureur général équato-guinéen José Olo Obono a requis mardi à Malabo la peine de mort contre le Sud-Africain Nick du Toit dès la reprise du procès de mercenaires présumés accusés d’une tentative de coup d’Etat en Guinée équatoriale en mars dernier.

La reprise de ce procès fleuve, suspendu il y a plus de deux mois pour ”complément d’information”, a été marquée par l’entrée en scène du Britannique Mark Thatcher, ”formellement accusé” mardi pour son rôle de financier présumé de la tentative de coup d’Etat, mais qui ne sera pas jugé lors des débats en cours.

Comme il l’avait annoncé dès l’ouverture des débats le 23 août dernier, le procureur général a réclamé dans son réquisitoire définitif la peine de mort contre Nick du Toit, 48 ans, pour avoir participé à la préparation d’un complot visant à renverser le chef de l’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et avoir préparé l’arrivée à Malabo d’un groupe de 70 mercenaires chargés d’arrêter ce dernier.

Le magistrat a également requis la peine capitale contre l’opposant en exil en Espagne Severo Moto, soupçonné d’avoir organisé le complot pour prendre le pouvoir, et 102 années de réclusion contre l’un des ministres de son ”gouvernement en exil” à Madrid, Armengol Engonga Ondo. Ces deux hommes sont jugés à Malabo par contumace.

Le procureur général a enfin demandé des peines de 86 à 16 années d’emprisonnement contre sept autres Sud-Africains, six Arméniens et deux Equato-guinéens, tous poursuivis pour avoir participé à la tentative de coup d’Etat que les autorités de Malabo affirment avoir déjouée en mars dernier. Le procureur général a en revanche renoncé à requérir à l’encontre d’un accusé équato-guinéen.
Plusieurs fois annoncé puis reporté, ce deuxième acte de la saga judiciaire des ”mercenaires de Malabo” s’est ouvert mardi après-midi juste après l’annonce par un avocat de la défense de l’entrée dans la procédure du fils de l’ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher.

Inculpé fin août pour infraction à la loi sud-africaine sur les mercenaires, le fils de la ”Dame de fer”, qui vit en Afrique du Sud, est soupçonné d’avoir financé une partie de l’opération dirigée contre le président-général Obiang. Il doit être interrogé par des magistrats de ces deux pays fin novembre mais nie d’ores et déjà leurs accusations.

Tout au long de son réquisitoire, le procureur général José Olo Obono a ainsi longuement détaillé mardi le rôle présumé de Mark Thatcher, affirmant qu’il avait versé 275.000 dollars pour l’achat d’un hélicoptère destiné à transporter Severo Moto jusqu’à Malabo.
L’autre surprise de cette journée d’audience est venue du Sud-Africain Nick du Toit qui, après avoir admis avoir joué un rôle modeste dans le scénario du coup d’Etat lors de la première partie du procès, a décidé de nier en bloc.

Appelé à la barre par son avocat après le réquisitoire, M. du Toit a expliqué avoir fait ses aveux initiaux sous la menace et démenti catégoriquement avoir préparé un quelconque complot. ”S’il y a eu tentative de coup d’Etat, que ceux qui l’affirment le prouve”, a-t-il répété.

L’audience doit reprendre jeudi par les plaidoiries de la défense, la journée de mercredi étant fériée dans ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale.


Fuente: AFP

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