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UN GOUVERNEMENT DE TRANSITION, UNE PERSPECTIVE POUR FAVORISER UNE ALTERNANCE PACIFIQUE & DÉMOCRATIQUE EN GUINEE-EQUATORIALE publicado por: Jacinto MBA OBAMA el 31/08/2003 22:45:40 CET
PAR MANUEL RUBEN N’DONGO, écrivain et Consultant Politique ____________________
Le dernier rapport de l’ONU sur les conditions de vies des populations de l’Afrique Sud-Sahariennes publié début juillet 2003, ne présage pas un dénouement immédiat de la crise économique et socio-politique qui frappe la quasi-totalité des États indépendants du continent africain.
Comme d’habitude, les technocrates de l’ONU, pour la plupart originaire de ces mêmes pays du Tiers-monde en crise, ne trouvent de réponses à ces graves incertitudes que dans des réponses sommaires. Pour s’exempter de leur incapacité à juguler la crise tribale, économique, politique et sociale dans leur pays, les dirigeants politiques africains ou plus précisément les gouvernants, ont de l’audace pour fustiger tout de go « les insuffisances des aides occidentales dans le processus de croissance de leurs économies. »
En analysant la situation économique de l’Afrique, il est plus facile de comprendre les subtilités des mécanismes politiques dans le fonctionnement des institutions publiques de ces pays en déroute.
Reconnaissons-le, les maux qui, chaque jour font chavirer le bateau géant « africain, » sont à la fois endogènes & exogènes :
Endogène car, le délabrement des institutions, le tribalisme, le népotisme, l’irresponsabilité politique et l’absence d’une prise de conscience individuelle et collective dans la gestion de la chose publique condamne in situ les peuples africains à ne survivre que de la charité internationale.
Exogène, car, les contributions incontrôlées des aides publiques occidentales ou européennes sans aucune exigence démocratique favorisent l’émergence en Afrique de régimes voyous sans foi, ni lois.
Et pourtant, depuis un quart de siècle, les pays industrialisés n’ignorent pas que les hommes et femmes peu qualifiés qui dirigent les Etat africains depuis la décolonisation ont érigé les systèmes économiques nationaux en « économie tribale » basé uniquement sur le clientélisme et le tribalisme. Ainsi, le clan africain au pouvoir qui devient très puissant grâce aux armes dont il dispose pour mater les tribus adverses, encourage les mécanismes de l’économie informelle.
De cette économie parallèle, naissent les mentalités égoïstes qui créent les disparités sociales provoquant par la même occasion, une déréglementation enfreignant les règles de l’économie de marché régies par le FMI, la Banque Mondiale et la Commission Européenne d’Aide au Développement.
Certes l’aide occidentale est indispensable pour favoriser le développement des pays émergents, mais ce n’est pas en arrosant de subventions et de crédits re-échelonnés à vie que l’on fera avancer l’Afrique. Au gré des événements mondiaux ou des rencontres bilatérales entre les peuples gueux et les pays nantis, les crédits non remboursables ou annulés par l’Occident donateur sont le plus souvent au menu des discutions. Au final, les Africains toujours à l’affût de la moindre annonce de bienveillance des pays riches à leur triste sort de pauvreté, partiront comblés et verront pour une énième fois leurs dettes colossales effacées. Ceci est certes un geste fort, un message de « bon sens en direction des peuples africains affamés » mais, ceci ne constitue-t-il pas un cercle vicieux qui ne fait que maintenir artificiellement les économies africaines en état de décomposition avancée ?
Sans une réelle volonté politique démocratique qui permet de fixer les règles d’un Etat de droit, le NEPAD, ou plus encore, la nouvelle « Union Africaine » qui ne brille que par son nom, ne changera pas la mentalité de ces africains-là habitués depuis un quart de siècle, aux mécanismes subtils du favoritisme ; à gérer dans l’improvisation et à piloter l’Afrique à vau-l’eau.
Sans un changement significatif de mentalité des Africains au pouvoir, des dizaines de plans « Marshall » pour l’Afrique ne changeront rien.
Pour sortir l’Afrique du chaos économique, « Il faut prendre le taureau par les cornes. »
Autrement dit, il faut mettre un terme à l’arbitraire et au règne du péculat. Il faut nover la classe politique africaine et introduire de grandes innovations dans le fonctionnement des institutions politiques de chaque pays. Sans ces indispensables passerelles de cohérence fonctionnelle, les économies occidentales déchanteront au carrefour de la désillusion du développement africain. Dans une Afrique ubuesque livrée aux gouvernements qui pillent leurs trésors publics, des projets d’investissements capitalisant et de développement ne peuvent être productifs dans un système économique de vase troué. Car, les pouvoirs publics établis ignorent totalement les procédés qui guident les systèmes libéraux vers le productivisme et l’économie de marché.
Pour sortir de l’ornière, il faut allier la connaissance et la compétence professionnelle dans la pratique et dans la gestion des affaires publiques. Il faut une vraie mutation politique profonde sur le plan politique, institutionnel et culturel.
Lesdites mutations doivent s’opérer par l’avènement d’une nouvelle génération d’hommes et femmes politiques disposés à faire bouger la société pour la faire évoluer vers le progrès et vers un destin économique et social plus harmonieux.
Dans ce même ordre d’idées, il faudrait aussi lutter efficacement contre deux phénomènes extrêmement néfastes :
1-) Le tribalisme haineux 2-) L’économie parallèle
Le tribalisme haineux : En Guinée-Équatoriale, l’absence d’une franche culture politique moderne a conduit le clan au pouvoir à galvaniser les gens appartenant majoritairement à son propre groupe ethnique. Cette politique tribale produit inexorablement l’exclusion, l’animosité et l’arbitraire. Elle crée le phénomène de la « présidence à vie » qui, grâce à la complaisance de certaines puissances, monopole le pouvoir politique et le filtre économique.
L’économie parallèle : Elle produit les effets pervers qui répand à grande échelle, la pauvreté, les injustices sociales et le spectre de la misère. En Guinée-Équatoriale, le système est devenu un sport national puisque le recours systématique aux bakchichs perçus illégalement par des agents publics véreux, permet à ces profiteurs de l’ignorance de s’enrichir au détriment des finances publiques et par voie de conséquence du peuple tout entier. A l’affût, ils guettent la moindre opportunité pour détrousser un investisseur potentiel, un touriste et même un paysan démuni.
Au sommet de l’Etat, l’impunité règne en maître pour tous les délinquants financiers : les véhicules circulent dans les rues sans plaques d’immatriculation, sans phares, sans contrôles techniques…, sans rien ou presque !!
Les commerces parallèles pullulent ici ou là sans aucune autorisation administrative ; les passeports, les documents d’état civils et autres permis de conduire sont vendus à des ressortissants (nigérians, béninois, gabonais, camerounais…) étrangers.
Le trésor public n’existe que par le nom. Ministres et hauts fonctionnaires proches du clan s’enrichissent de plus en plus et personne ne paie d’impôt. Pendant ce temps, l’Etat s’appauvrit ; les recettes publiques ne sont jamais collectées et, au plan structurel, aucune perspective de s’en sortir dans cette anarchie. Les diverses marchandises, introduites illégalement en Guinée-Équatoriale sont écoulées librement sur les marchés sous l’œil vénal des fonctionnaires. De cette mentalité, de citoyens égoïstes qui confondent l’économie collective et l’économie personnelle, les plus malhonnêtes, s’enrichissent de plus en plus tandis que les autres, moins armés, dépérissent.
Or, dans un Etat démocratique respectueux du droit, les lois de finances publiques doivent s’appliquer à tous.
Dans le prolongement de notre objectif pour l’assainissement des finances publiques, des agents et autres inspecteurs des finances doivent être incorruptibles et formés au respect des lois.
J’espère que les Occidentaux vont enfin comprendre, que la Guinée-Équatoriale n’avancera pas tant qu’il n’y aura un changement significatif sur le plan politique & institutionnel. Trente quatre années de bricolages politique et financier avec la dictature Nguemienne ont été incapables à faire décoller l’économie du pays.
C’est la raison pour laquelle, je crois pour ma part, que le système économique le plus viable pour la Guinée-Équatoriale du XXIème siècle serait le « libéralisme économique concerté » qui permettrait aux nationaux africains et investisseurs occidentaux de participer pleinement à la relance de la « nouvelle économie équato-guinéenne » et chaque partie en tirerait profit.
A ce propos, le C.R.A.M.O.E.G (Collectif de Rassemblement d’Associations & Mouvements de l’Opposition Équato-Guinéenne), nouvelle force politique alternative d’opposition, suggère de définir, avec la participation de toutes les forces vives de la nation :
1-) Les objectifs économiques et sociaux 2-) Le projet de société 3-) La fiscalité et l’harmonisation des politiques monétaires communes 4-) La place des institutions démocratiques 5-) La rôle de la femme 6-) Le pouvoir d’achat des populations les plus démunies 7-) La politique de la santé publique, des soins et de protection sociale 8-) Les lois juridiques 9-) La nationalité 10-) Le statuts politiques des Régions 11-) Les spécificités ethniques & linguistiques de la Guinée-Équatoriale 12-) Le statut politique du pluralisme & multipartisme dans le pays 13-) La politique d’immigration et le séjour des étrangers dans le pays 14-) Les relations diplomatiques 15-) La dette extérieure
Dans cette perspective, le C.R.A.M.O.E.G, en tant que force politique confédérative, s’attellera à combattre efficacement contre les mauvaises habitudes (tribalisme, félonie, irresponsabilité politique, attitudes réactionnaires de certains…) équato-guinéennes nées sous le règne de Macias Nguema et qui se poursuivent toujours sous Obiang Nguema. Car, ces habitudes machiavéliques qui rongent toujours le paysage politique du pays, si on n’y met pas un terme, risquent de compromettre dangereusement l’avenir politique et ethnique de la Guinée-Équatoriale.
Enfin, pour instaurer un Etat de droit en Guinée-Équatoriale, nous allons devoir réorganiser en profondeur, doter notre Etat d’un puissant contre pouvoir qui agirait au sein de l’administration publique et à commencer par la mise en place immédiate :
1-) D’un système douanier efficace 2-) D’une administration publique rénovée 3-) D’une administration fiscale innovante 4-) D’un système bancaire restructuré et libre 5-) D’un système éducatif fort dans le domaine de la formation des agents des services publics 6-) D’un système judiciaire indépendant digne de ce nom qui collaborerait avec les juridictions européennes & internationales pour mieux appréhender les bonnes pratiques d’une justice au service de la démocratie et du peuple souverain.
Cette réorganisation de la nouvelle administration équato-guinéenne pourrait s’effectuer avec le concours des institutions internationales (ONU, Union Européenne…) et ce, pendant la durée de transition.
Enfin, le CRAMOEG renouvelle son appel au Président Teodoro Obiang Nguema et à son gouvernement pour qu’ils acceptent le dialogue et la concertation.
Car notre démarche exprime la volonté du peuple souverain qui désire voir enfin ses fils et filles rassemblés autour d’un projet politique commun visant à promouvoir pacifiquement un changement rapide du système politique et économique.
Pour donner à cette future rencontre de PARIS – Gouvernement équato-guinéen et l’opposition rassemblée au sein du CRAMOEG – une légitimité internationale, le CRAMOEG et ses principaux dirigeants ont sollicité le concours de la France, de l’ONU et de tous les pays voisins dans le règlement pacifique de la crise politique et socio-économique que traverse la Guinée-Équatoriale depuis la décolonisation.
Enfin, au nom du CRAMOEG et en mon nom propre, je lance un appel à tous les autres partis démocratiques : RENAGE, UDDS, CPDS, MAIB, l’ANRD, UPGE, MONALIGE, MULIFUGE, CNPGE, ONG… etc, de se rassembler autour de notre projet politique commun qui aura la particularité d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique de la Guinée-équatoriale.
Mon but est de rassembler tous les citoyens équato-guinéens sans aucune distinction et sans exclusion afin qu’ensemble nous puissions travailler la main dans la main pour relever les défis du sous développement. La constitution d’un éventuel « gouvernement d’union national » ou d’une « force politique commune alternative » ne pourra se faire que sur la base d’un consensus et de saines négociations entre toutes les forces politiques et démocratiques (internes & externes) de la Guinée-Équatoriale.
Manuel RUBEN N’DONGO -------------------
Fuente: C.R.A.M.O.E.G - PARIS (France)
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